(JED/IFEX) – Roger-Salomon Lulemba bin Kiabululu, correpondant à Tshikapa, dans la province du Kasaï occidental, de l’hebdomadaire « L’Eveil », paraissant à Kinshasa, a été interpellé, le 12 juillet 2003 à 18h30 (heure locale), par des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) affectée à la garde de l’Hôtel de ville de Tshikapa. Le journaliste a été […]
(JED/IFEX) – Roger-Salomon Lulemba bin Kiabululu, correpondant à Tshikapa, dans la province du Kasaï occidental, de l’hebdomadaire « L’Eveil », paraissant à Kinshasa, a été interpellé, le 12 juillet 2003 à 18h30 (heure locale), par des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) affectée à la garde de l’Hôtel de ville de Tshikapa. Le journaliste a été conduit à l’état-major de la PNC à Tshikapa-centre où il a passé la nuit. Le 13 juillet, vers 12h00, Lulemba a été transféré au cachot de Kanzala après avoir été auditionné sur procès-verbal.
Dans une conversation téléphonique qu’il a eu avec JED, le 13 juillet, quelques instants avant son transfert, le journaliste a dit qu’il a été brutalisé « comme un malfrat » au moment de son interpellation. Il a ajouté que les policiers lui reprochent d’être venu à l’Hôtel de ville au delà des heures normales de service alors que « les journalistes passent leur temps à critiquer la police ». Joint au téléphone par JED le 13 juillet, le maire de Tshikapa, Hubert Mbingo, a dit « n’être pas au courant de ces faits » et a promis de « tout faire pour que le journaliste, qui lui est proche par ailleurs, retrouve la liberté ».
Le 12 juillet, à Kamonia, cité diamantifère situé à 80 kilomètres de la ville de Tshikapa, Gustave Mpinganayi, responsable de la station locale de Radio Kilimandjaro, a été interpellé pendant quatre heures par un certain commandant Blaise des Services Spéciaux de la PNC, non autrement identifié. Mpinganayi avait, ce jour-là, dans une édition d’information, fait état d’un conflit opposant deux exploitants de diamant. L’un des deux protagonistes n’a pas apprécié la manière dont la radio a traité l’information et s’en est plaint au commandant Blaise.
Pas plus loin que le 29 juin, Pierre-Sosthène Kambidi, journaliste à la radiotélévision privée Kilimandjaro et correspondant local de JED, avait été agressé et blessé à l’oeil gauche, au stade de Kanzala à Tshikapa, par les militaires des Forces armées congolaises (FAC) sous la conduite d’un certain sous-lieutenent Masiya (consulter l’alerte de l’IFEX du 2 juillet 2003). Le journaliste a été interné au Centre Médical Passy de la même ville. Les militaires voulaient empêcher le cameraman Patrick Tshibwabwa de la radiotélévision Kilimandjaro de filmer le match de football opposant le FC Momekano à l’AS Bakolo Mboka, deux équipes locales. C’est à cet instant que Kambidi, qui voulait intervenir en faveur de son cameraman, a été agressé et que son cameraman a été interpellé et conduit au cachot de l’état-major des FAC à Tshikapa-centre d’où il sera relâché trois heures après.
JED constate que la ville de Tshikapa est en train de voler la vedette à l’ensemble du pays en ce qui concerne les attaques contre les journalistes dans l’exercice de leur métier. JED demande, par conséquent, au ministre de l’Intérieur, Théophile Bemba Fundu, au gouverneur de la province du Kasaï occidental, Claudel Lubaya, ainsi qu’à l’Inspecteur général de la PNC, M. Katsuva, de faire respecter, sur l’ensemble de la province du Kasaï occidental, l’accès aux sources d’information, le droit d’informer et d’être informé garanti par les articles 27, 28 et 29 de la constitution de la République démocratique du Congo.