(JED/IFEX) – Rose Lukanu Tshakwiza, journaliste à la station locale de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) et correspondante locale de Radio France Internationale (RFI), fait l’objet, depuis le 25 mai 2004, de menaces de mort proférées par des coups de téléphone anonymes de gens se présentant comme membres de la jeunesse de l’Union des fédéralistes […]
(JED/IFEX) – Rose Lukanu Tshakwiza, journaliste à la station locale de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) et correspondante locale de Radio France Internationale (RFI), fait l’objet, depuis le 25 mai 2004, de menaces de mort proférées par des coups de téléphone anonymes de gens se présentant comme membres de la jeunesse de l’Union des fédéralistes congolais (UNAFEC), parti politique dont le président national est ministre de la Justice et Garde des Sceaux, et dont le gourou local est Gabriel Kyungu wa Kumwanza, député et ancien gouverneur de la province du Katanga à l’époque des purges ethniques de 1992.
Selon les informations parvenues à JED, les militants de l’UNAFEC, dont Dieudonné Bamoina, conseiller de Kumwanza, et un certain Sakatelo, conseiller du ministre de la Justice en séjour à Lubumbashi, reprochent à Tshakwiza de n’avoir pas mentionné, dans son émission « L’Invité de la semaine » du 24 mai à 20h20 (heure locale), qu’il y a eu des morts lors de l’intervention musclée de la Police nationale congolaise pour disperser, le 19 mai à Lubumbashi, une marche des femmes dénudés de l’UNAFEC qui protestaient contre la désignation d’un nouveau gouverneur de la province du Katanga autre que leur gourou, Kumwanza. « Pourtant », a ajouté Tshakwiza à JED, « il n’y a eu aucun mort ce jour là et toutes les sources locales sont unanimes sur ça. Je ne dois pas travestir la vérité pour plaire à qui que ce soit ».
Les mêmes menaces de mort ont été proférées à Pierrot Senga, journaliste à la même station de la chaîne publique et correspondant à Lubumbashi du journal « Le Révélateur », paraissant à Kinshasa. Ce journal avait publié, dans la semaine du 21 mai, des informations faisant état de l’agitation crée à Lubumbashi par Kumwanza, au lendemain de la publication des décrets présidentiels nommant les nouveaux gouverneurs des provinces. Pour n’avoir pas été désigné gouverneur, Kumwanza considère qu’il y a eu tricherie.