(RSF/IFEX) – Dans un courrier adressé au Premier ministre, Mame Madior Boye, RSF a protesté contre les poursuites intentées à l’endroit d’Ousseynou Nar Guèye et Cheikh Touré. « La liberté de la presse sera la victime de votre manque d’autodérision si les journalistes sont condamnés. Il est important que le Sénégal, et ses dignitaires les premiers, […]
(RSF/IFEX) – Dans un courrier adressé au Premier ministre, Mame Madior Boye, RSF a protesté contre les poursuites intentées à l’endroit d’Ousseynou Nar Guèye et Cheikh Touré. « La liberté de la presse sera la victime de votre manque d’autodérision si les journalistes sont condamnés. Il est important que le Sénégal, et ses dignitaires les premiers, acceptent les railleries de la presse populaire, fussent-elles de mauvais goût », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. RSF a demandé au ministre de retirer sa plainte.
Selon les informations recueillies par RSF, Guèye, directeur de publication du journal « Le Tract », est poursuivi par Boye pour « injures à un membre du gouvernement » et « diffusion de fausses nouvelles avec utilisation de pièces fausses ou fabriquées », et son infographiste, Touré, pour complicité. Le 31 janvier 2002, les deux journalistes ont comparu devant le juge d’instruction du cinquième cabinet du tribunal régional hors classe de Dakar. La prochaine comparution de Guèye est fixée au 11 février.
Le 1er août 2001, Guèye, Touré et Souleymane Ndiaye, rédacteur en chef du « Tract », avaient été interpellés. Le même jour, tous les exemplaires du « Tract » avaient été confisqués par la police. L’édition du jour montrait en une un photomontage du Premier ministre, Boye, en tenue de plage. Les trois journalistes avaient été libérés le lendemain matin. L’ordinateur qui avait servi au photomontage, également saisi, n’a toujours pas été restitué par la police.