(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Emile Lahoud, RSF a exprimé sa profonde préoccupation quant au sort de deux journalistes, Habib Younis et Antoine Bassil. Les deux hommes, arrêtés en août 2001 lors des rafles dans les rangs antisyriens, ont été déféré le 10 décembre devant le tribunal militaire de […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Emile Lahoud, RSF a exprimé sa profonde préoccupation quant au sort de deux journalistes, Habib Younis et Antoine Bassil. Les deux hommes, arrêtés en août 2001 lors des rafles dans les rangs antisyriens, ont été déféré le 10 décembre devant le tribunal militaire de Beyrouth. « Ces deux journalistes risquent la peine de mort s’ils sont reconnus coupables des charges qui pèsent contre eux. C’est inacceptable », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous nous inquiétons également des conditions dans lesquelles va se dérouler le procès. Le tribunal militaire garantira-t-il le respect des droits de la défense ? », a-t-il ajouté. Par ailleurs, l’organisation a rappelé qu’elle avait déjà, dans des lettres adressées au président Lahoud datées du 21 et du 27 août, protesté contre l’arrestation des deux journalistes, opérée en dehors de toute légalité.
Selon les informations recueillies par RSF, les deux journalistes libanais ont été déférés le 10 décembre devant le tribunal militaire de Beyrouth. Younis, secrétaire de rédaction du bureau libanais du quotidien arabe « Al Hayat », et Bassil, correspondant de la radio de la chaîne saoudienne MBC, sont accusés de « contacts avec l’ennemi israélien », d' »entrée illégale en territoire israélien », de « divulgations d’informations à l’ennemi » et de « création d’association visant à porter atteinte à l’autorité de l’État ». Ils encourent la peine de mort. Ils ont été arrêtés les 16 et 19 août. Ces arrestations s’inscrivent dans le cadre de rafles menées par les services de renseignement de l’armée dans les milieux de militants et sympathisants chrétiens antisyriens. Ces deux arrestations avaient été effectuées sans mandat d’arrêt et les interrogatoires s’étaient déroulés en l’absence d’un avocat. Les domiciles des deux journalistes avaient été perquisitionnés, leurs bibliothèques ainsi que leurs archives personnelles fouillées et leurs passeports confisqués.