(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Emile Lahoud, RSF a protesté contre le maintien en détention des journalistes Antoine Bassil et Habib Younis. L’organisation lui a demandé d’intervenir personnellement pour que ces journalistes soient libérés. « Nous sommes extrêmement préoccupés sur le sort réservé à ces deux journalistes. Ils risquent entre […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Emile Lahoud, RSF a protesté contre le maintien en détention des journalistes Antoine Bassil et Habib Younis. L’organisation lui a demandé d’intervenir personnellement pour que ces journalistes soient libérés. « Nous sommes extrêmement préoccupés sur le sort réservé à ces deux journalistes. Ils risquent entre quinze ans de prison et la peine de mort s’ils sont reconnus coupables des charges qui pèsent sur eux », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous nous inquiétons également des récentes poursuites contre le quotidien ‘An Nahar’. Il est inadmissible que de telles pratiques aient cours dans un pays qui se félicite d’accueillir, très prochainement, le sommet de la Francophonie », a-t-il ajouté. Par ailleurs, l’organisation a rappelé qu’elle avait déjà, dans une lettre datée du 21 août 2001 adressée au président Lahoud, protesté contre l’arrestation des deux journalistes.
Selon les informations recueillies par RSF, Bassil, correspondant au Liban de la radio saoudienne MBC, a été arrêté le 16 août, à son domicile, à Ballouné (nord-est de Beyrouth) par deux hommes des services de renseignement de l’armée, habillés en civil. Younis, secrétaire de rédaction du bureau libanais du quotidien saoudien « Al Hayat », a, lui aussi, été appréhendé à son domicile, à Jbeil (nord de Beyrouth), le 18 août, par des agents des services de renseignement. Accusés tous deux de « contacts avec l’ennemi », ils risquent entre 15 ans d’emprisonnement et la peine de mort, s’ils sont reconnus coupables.
Les domiciles des deux journalistes ont été perquisitionnés, leurs bibliothèques ainsi que leurs archives personnelles fouillées et leurs passeports confisqués. D’après son avocat, Boutros Harb, Younis aurait signé des aveux « par crainte de violences et sous la contrainte ». Selon l’épouse de Younis, son mari a subi de « fortes pressions psychologiques ».
Ces deux arrestations font suite aux rafles menées entre le 5 et le 8 août par les services de renseignement de l’armée, dans les milieux de militants et sympathisants chrétiens antisyriens.
Par ailleurs, le quotidien « An Nahar » est poursuivi pour « atteinte à l’armée » libanaise, pour un article publié le 9 août concernant l’armée libanaise et le service militaire. Une plainte a été déposée, le 30 août, contre l’auteur de l’article, Raphi Madoyan, candidat aux élections législatives de 2000, et le directeur responsable d' »An Nahar », Joseph Nasr.