JED demande au gouvernement de la RD Congo et au Chef d'Etat-major des FARDC (Forces Armées de la RD Congo) d'ouvrir une enquête pour retrouver et sanctionner les deux militaires de l'armée congolaise qui ont conduit une expédition punitive contre la Radio Communautaire Mutanga.
(JED/IFEX) – Dans le cadre de la politique de Tolérance zéro, Journaliste en danger (JED), organisation indépendante et non partisane de défense et de promotion de la liberté de la presse, demande au gouvernement de la RD Congo et au Chef d’Etat-major des FARDC (Forces Armées de la RD Congo) d’ouvrir, toutes affaires cessantes, une enquête pour retrouver et sanctionner le major ainsi que le capitaine de l’armée congolaise qui ont conduit une expédition punitive contre la Radio Communautaire Mutanga émettant à Shabunda, localité située à environ 200 kms à l’ouest de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu. Quelle que soit la faute commise par cette radio ou ses journalistes, aucune loi de la république n’autorise quelqu’un, fut-il membre des Forces armées, à se rendre justice.
Selon des informations obtenues par JED et confirmées par des sources locales, le 29 juillet 2009 vers 20h00 locale, un major et un capitaine des FARDC ont fait irruption au studio de la Radio Communautaire Mutanga. Après avoir battu les deux journalistes trouvés sur place, les deux officiers ont emporté le matériel ainsi qu’un émetteur de réserve qu’ils ont restitué le lendemain sur ordre de l’administrateur du territoire.
Joint au téléphone par JED à partir de Kinshasa, le 3 août 2009, Kiziba Yafali Patrice, directeur de ladite radio a affirmé que cette opération punitive est intervenue juste après diffusion par la radio de la déclaration d’un responsable des déplacés de Shabunda qui avait dénoncé « les multiples tracasseries des militaires se trouvant au front et qui ne fait qu’augmenter le nombre des déplacés dans cette localité ».
Contacté à son tour par JED, un commandant local des opérations militaires KIMIA 2 à Shabunda a justifié cette expédition punitive par le fait que la radio diffusait « des fausses informations mettant en cause les militaires sous mon commandement ».