(RSF/IFEX) – Quatre cyberdissidents, Mohamed Zaki, Ahmad Didi, Fathimath Nisreen et Naushad Waheed ont été interpellés, le 13 août 2004, lors de la dispersion d’une manifestation prodémocratique. RSF s’inquiète de leurs conditions de détention et réclame leur libération immédiate. L’organisation demande par ailleurs à la Commission européenne d’appliquer la résolution votée mi-septembre par le Parlement […]
(RSF/IFEX) – Quatre cyberdissidents, Mohamed Zaki, Ahmad Didi, Fathimath Nisreen et Naushad Waheed ont été interpellés, le 13 août 2004, lors de la dispersion d’une manifestation prodémocratique. RSF s’inquiète de leurs conditions de détention et réclame leur libération immédiate.
L’organisation demande par ailleurs à la Commission européenne d’appliquer la résolution votée mi-septembre par le Parlement sur le gel de toute aide financière aux Maldives. « Le président Gayoom continue de tabler sur l’hypocrisie dans ses rapports avec la communauté internationale. Il vient certes de lever l’état d’urgence, mais la plupart des manifestants interpellés le 13 août sont toujours détenus. Nous craignons notamment pour la vie d’Ahmad Didi, qui se trouve actuellement au service des urgences de l’hôpital gouvernemental de Malé », a déclaré RSF.
Didi, qui souffre du coeur, serait dans un état critique. Il a été battu à plusieurs reprises et était détenu en cellule d’isolement à la prison de Dhoonidhoo. Sa femme a pu lui rendre visite une seule fois, en présence de policiers.
Nisreen est également emprisonnée à Dhoonidhoo. Sa mère, seule personne autorisée à la voir, affirme que Nisreen a été victime de mauvais traitements, mais elle a refusé de donner plus de détails.
Zaki a été placé en résidence surveillée le 6 octobre, après avoir passé un mois à la prison de Maafushi et plusieurs semaines à l’hôpital.
Waheed a d’abord été détenu dans les locaux de la police à Malé (capitale de l’archipel), puis transféré à Dhoonidhoo.
Les familles des cyberdissidents affirment qu’elles ne parviennent pas à trouver des avocats pour les défendre. La Commission des droits de l’homme des Maldives, une organisation locale officielle, a déclaré, suite à une visite d’inspection, que les prisonniers étaient traités de manière « inhumaine ».
L’état d’urgence, déclaré suite aux manifestations, n’a été levé que le 10 octobre, suite aux pressions de délégations américaines et européennes. Toutefois, la Commission européenne a jusqu’à présent refusé d’appliquer les sanctions recommandées par le Parlement, à savoir le gel des aides et un programme de sensibilisation des touristes en partance pour l’archipel.