(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Abdallah Kaabi, RSF a protesté contre l’interdiction de diffusion de deux publications étrangères, « El Mustaqilla » et « Salama ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre « de lever cette mesure ». « Non content d’empêcher les journalistes tunisiens de s’exprimer librement dans leur pays, le pouvoir […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Abdallah Kaabi, RSF a protesté contre l’interdiction de diffusion de deux publications étrangères, « El Mustaqilla » et « Salama ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre « de lever cette mesure ». « Non content d’empêcher les journalistes tunisiens de s’exprimer librement dans leur pays, le pouvoir interdit toute publication étrangère qui ose aborder la question des droits de l’homme en Tunisie », a ajouté Ménard. RSF a rappelé que de nombreux journaux européens et maghrébins sont toujours interdits par le régime de Zine el Abidine Ben Ali.
Selon les informations recueillies par RSF, le dernier numéro du bimestriel « Salama », édité à Paris, a été interdit de vente en Tunisie. Ce numéro qui contenait un article sur le statut des femmes, soulignait notamment « les limites à la liberté d’expression des Tunisiennes ». Le précédent numéro, également interdit, avait intitulé un article : « Tunisie : les paradoxes d’une démocratie a minima ». Le dernier numéro de l’hebdomadaire arabe « El Mustaqilla », édité à Londres, a également été victime de censure. Deux articles étaient consacrés à la question des droits de l’homme dans le pays. Dans les deux cas, les autorités n’ont fourni aucune explication sur ces interdictions.
De nombreuses publications étrangères sont toujours interdites en Tunisie dont la presse française (« Libération », « Charlie Hebdo », « La Croix », « Le Canard enchaîné » et « L’Humanité »), la presse privée algérienne ou certains titres privés marocains. Par ailleurs, les journaux autorisés comme « Le Monde », « Jeune Afrique – L’Intelligent » ou « Courrier international » sont censurés lorsqu’ils traitent de la question des droits de l’homme en Tunisie. La presse sur Internet n’est pas non plus épargnée : les sites tunisiens d’information – comme Takriz (www.takriz.org) ou Kalima (www.kalimatunisie.com) – ou certains sites d’organisations de défense des droits de l’homme sont rendus inaccessibles depuis la Tunisie.
Pour donner la parole aux journalistes tunisiens qui ne peuvent pas s’exprimer librement dans leur pays, RSF accueille sur son site :
– chaque semaine, « La chronique du mouchard » de Taoufik Ben Brik
– chaque mois, le magazine en ligne Kalima, de Sihem Bensedrine