(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF, daté du 3 juillet 2001 : Deux réalisateurs belges retenus en otages en Papouasie occidentale Philippe Simon et Johan van Dem Eynde, réalisateurs de documentaires de nationalité belge, sont retenus en otages depuis le 7 juin 2001 par des membres d’un groupe armé papou dans le […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF, daté du 3 juillet 2001 :
Deux réalisateurs belges retenus en otages en Papouasie occidentale
Philippe Simon et Johan van Dem Eynde, réalisateurs de documentaires de nationalité belge, sont retenus en otages depuis le 7 juin 2001 par des membres d’un groupe armé papou dans le centre de la province indonésienne d’Iran Jaya (Papouasie occidentale). Les deux réalisateurs sont en bonne santé et bien traités, selon un diplomate belge. Une délégation de religieux devrait se rendre en fin de semaine dans le village d’Illaga pour tenter d’amorcer une négociation avec les ravisseurs. En effet, les autorités belges privilégient la « piste de la médiation par l’Eglise ». Philippe Simon et Johan van Dem Eynde seraient détenus par un groupe de l’Armée de libération papoue dirigée par Titus Murip. Un religieux belge résidant en Iran Jaya a annoncé, le 26 juin, que l’un des chefs de ce mouvement, Kelly Kwalik, a adressé une lettre de revendication au président indonésien Abdurrahman Wahid dans laquelle il demande que le conflit de la Papouasie occidentale soit résolu par une conférence internationale. Les autorités de Jakarta refusent toute négociation avec les preneurs d’otage.
Philippe Simon, âgé de 49 ans, et Johan van Dem Eynde, âgé de 47 ans, sont arrivés en Papouasie occidentale au début du mois de juin 2001 avec un visa de tourisme. Selon des proches, ils cherchaient à réaliser un documentaire sur certaines tribus papoues du centre de l’île sous domination indonésienne. Les deux réalisateurs belges ont travaillé pour la chaîne de télévision franco-allemande Arte et s’étaient déjà rendus en Iran Jaya en 1995. Les autorités belges ont confirmé l’enlèvement, le 14 juin 2001, et un diplomate basé à Jakarta s’est rendu à Jayapura (capitale de la province). Il a confirmé à RSF que la Belgique avait demandé aux autorités indonésiennes de ne pas utiliser la force. Selon lui, l’absence de moyens de communications dans cette région reculée de l’île ralentit la marche des négociations.
L’Indonésie contrôle la partie occidentale de l’île de Papouasie depuis les années 1960. Des mouvements armés, notamment le Free Papua Movement, combattent les forces de sécurité indonésiennes depuis plusieurs années. En 2000, des leaders séparatistes ont proclamé l’indépendance de la région. La majorité d’entre eux a été arrêtée et la répression a fait des dizaines de morts.
Depuis maintenant dix ans, des groupes papous prennent régulièrement en otages des étrangers. En 1996, le chef Kelly Kwalik avait déjà participé à l’enlèvement de scientifiques occidentaux. En mai 2001, des employés d’une entreprise sud-coréenne d’exploitation forestière avaient également été pris en otages pendant quelques jours.