(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce un renforcement des mesures visant à empêcher les militants des droits de l’homme pékinois de communiquer avec les médias étrangers. « Ces méthodes rappellent trop celles de la police soviétique qui avait obligé les dissidents de quitter la ville pendant les Jeux olympiques (JO) de 1980 », a affirmé l’organisation. À […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce un renforcement des mesures visant à empêcher les militants des droits de l’homme pékinois de communiquer avec les médias étrangers. « Ces méthodes rappellent trop celles de la police soviétique qui avait obligé les dissidents de quitter la ville pendant les Jeux olympiques (JO) de 1980 », a affirmé l’organisation.
À une semaine des JO 2008, les autorités pékinoises ont demandé à plusieurs dissidents et intellectuels vivant dans la capitale d’aller « faire du tourisme » pendant la durée des épreuves sous peine d’être placés en résidence surveillée. Le dissident Qi Zhiyong s’est vu contraint de quitter la ville avec sa fille. Son téléphone portable a été confisqué et il sera soumis à une surveillance rapprochée durant son « voyage ». Pourtant, Qi Zhiyong possède un « hukou », titre de résidant, pour Pékin.
Le dissident Hong Qisheng a reçu des avertissements de la police, mais a catégoriquement refusé de quitter Pékin. Sa femme a témoigné: « Mon mari a reçu un appel de la police lui demandant de quitter la ville. Je pense que c’est à cause des JO. La police nous a demandé de retourner dans notre province natale pendant les Jeux olympiques. Nous avons répondu que nous ne partirions pas. La police a ensuite menacé mon mari de le placer en maison d’arrêt. Hong Qisheng a répondu que les autorités pouvaient l’enfermer, qu’il resterait à Pékin. »
L’intellectuel Zhang Zuxian a reçu les mêmes menaces. Il a déclaré à un journaliste de Radio Free Asia: « Nous devons rester au nom de la liberté. Ces manières d’agir sont illégales et coûteuses. Cela revient à jeter l’argent par les fenêtres. Certains amis ont déjà été arrêtés et d’autres ont été expulsés de la capitale. Nous ne sommes pas recherchés pour avoir commis un crime, nous ne sommes pas non plus des terroristes. La police agit avec des méthodes archaïques. »
Plusieurs avocats défenseurs des droits de l’homme ont été contactés par la Sécurité publique qui leur a demandé d’entrer en contact régulièrement avec la police. La présence policière a été renforcée autour de leurs domiciles ou de leurs lieux de travail. Enfin Zeng Jinyan, l’épouse du militant des droits de l’homme Hu Jia, a été priée par la police qui la surveille nuit et jour de ne plus contacter ses amis et les médias. Les autorités lui ont également conseillé de partir en voyage pendant les JO.
Plusieurs amis de l’intellectuel pékinois Liu Xiaobo ont tenté en vain de le contacter au numéro de son domicile ou sur son portable.
Pour des informations complémentaires sur le cas Hu Jia, cliquer ici (anglais seulement): http://ifex.org/en/content/view/full/93659