RSF continue à espérer que le gouvernement relancera l'enquête de police sur le meurtre du journaliste.
(RSF/IFEX) – Le 18 octobre 2010 – À l’occasion du dixième anniversaire du meurtre de Mayilvaganam Nimalarajan, Reporters sans frontières continue à espérer que le gouvernement sri lankais relancera l’enquête de police sur cette affaire. Le 19 octobre 2000, ce journaliste tamoul, correspondant des services en tamoul et cingalais de la BBC World Service et des journaux Virakesari et Ravaya à Jaffna (Nord), a été tué à son domicile. Trois autres membres de sa famille, dont ses parents, ont été blessés lors de l’attaque.
L’effort de réconciliation au Sri Lanka ne pourra se faire sans que le gouvernement prenne des décisions fortes pour lutter contre l’impunité, notamment dans l’affaire Nimalarajan, l’une des plus symboliques de ces dix dernières années. Maintenant que la guerre est finie, la police et la justice doivent disposer des moyens nécessaires, et du soutien politique indispensable, pour identifier et arrêter les auteurs de cet assassinat.
Interrogé par Reporters sans frontières, le père du journaliste a déclaré : « Pour notre famille, c’est dix ans de souffrance. Mais la mémoire de mon fils est toujours vivante. Je veux que les gens se souviennent de lui comme un journaliste courageux qui a servi sa communauté. Si le gouvernement veut relancer l’enquête sur son assassinat, il le peut. C’est une question de volonté politique. Nous voulons que justice soit rendue. »
En 2002, une mission de Reporters sans frontières s’était rendue à Jaffna pour enquêter sur l’assassinat de Nimalarajan. À l’époque, plusieurs suspects avaient été interpellés, mais après un changement de gouvernement, la police et certains juges avaient délibérément saboté puis bloqué la procédure judiciaire qui mettait en cause des membres de la milice tamoule gouvernementale EPDP, dont le dirigeant, Douglas Devananda est actuellement ministre du Développement des petites entreprises.
Selon les conclusions de Reporters sans frontières, Nimalarajan avait été tué pour ses enquêtes sur des violences politiques intervenues avant et lors des élections parlementaires de 2000.
Au moins vingt-cinq journalistes ont été tués depuis 2000 au Sri Lanka, et trois autres sont portés disparus.