(JED/IFEX) – Dans un arrêté ministériel, signé le 14 septembre 2000 à Kinshasa et entré en vigueur le même jour, le nouveau ministre de la Communication de la République démocratique du Congo (RDC), Dominique Sakombi Inongo, a interdit de diffusion en RDC dix stations de radiodiffusion et de télévision. Il s’agit de : Radio Elikya […]
(JED/IFEX) – Dans un arrêté ministériel, signé le 14 septembre 2000 à Kinshasa et entré en vigueur le même jour, le nouveau ministre de la Communication de la République démocratique du Congo (RDC), Dominique Sakombi Inongo, a interdit de diffusion en RDC dix stations de radiodiffusion et de télévision.
Il s’agit de : Radio Elikya (propriété de l’archidiocèse catholique de Kinshasa), Radio Réveil FM, Radio Malebo Broadcast Channel (MBC), Radio RTKM, Radio Sentinelle (propriété de l’Église indépendante Cité Bethel), Radio Kintuadi (propriété de l’Église Kimbanguiste), Antenne A Télévision, Canal Kin 1 et Canal Kin 2 (propriété de l’homme d’affaires et ancien ministre de l’Économie dans le gouvernement Kabila, Jean Bemba Saolona), ainsi que Télévision TKM.
Dans son exposé des motifs, le ministre de la Communication estime que ces entreprises de presse ne respectent pas « les dispositions finales du cahier des charges pour les stations de radio et/ou de télévision privées ».
Aussi, cette mesure du ministre Dominique Sakombi intervient après un délai de 48 heures accordé aux entreprises du secteur de l’audiovisuel « de se conformer au prescrit de l’article 7 de la loi numéro 96-002 du 22 juin 1996 » fixant les modalités d’ouverture et de fonctionnement des radios et télévision privées.
L’arrêté du ministre de la Communication menace de poursuites judiciaires les contrevenants à l’interdiction de diffusion.
Le cahier des charges auquel se réfère le ministre de la Communication est un document contesté par les exploitants privés du secteur audiovisuel en RDC. Ce document, élaboré de manière unilatérale par un des ministres de l’Information du régime du Maréchal Mobutu, n’a jamais été contresigné, comme il en devait être le cas, par les responsables des radios et télévisions privées. Le prédécesseur de Sakombi, Didier Mumengi, s’était basé, en juillet 1999, sur ce cahier des charges pour interdire le relais des journaux parlés et télévisés des médias étrangers par les stations privées de radiodiffusion et de télévision de la RDC.
Parmi les médias audiovisuels interdits de diffusion, six ont dans leurs grilles de programmes des tranches d’information. Les autres consacrent leurs émissions à l’évangélisation et à la culture. Ce qui fait que la seule chaîne privée qui continue à émettre des tranches d’informations à Kinshasa est Raga.