Soana Benjamin a pris soin de s’identifier comme journaliste alors qu’elle couvrait les manifestations dans la capitale, Roseau Pourtant, des vidéos tournées ce jour-là montrent un agent de la Commonwealth of Dominica Police Force qui l’agresse verbalement et s’empare de son matériel.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 4 avril 2025.
Lors des manifestations du 19 mars contre un projet de réforme électorale sur l’île caribéenne de la Dominique, la journaliste de EmoNews, Soana Benjamin, a été harcelée par des policiers. Reporters sans frontières (RSF) condamne ce traitement et demande à la police d’ouvrir une enquête sur cet incident.
Soana Benjamin a pris soin de s’identifier comme journaliste alors qu’elle couvrait les manifestations dans la capitale, Roseau, le 19 mars. Pourtant, des vidéos tournées ce jour-là montrent un agent de la Commonwealth of Dominica Police Force qui l’agresse verbalement et s’empare de son matériel. La journaliste du site d’information EmoNews a confié à RSF que la police avait également proféré des insultes et, à un moment donné, jeté son téléphone à terre alors qu’il était fixé sur un trépied. RSF a contacté les forces de police de la Dominique mais n’a pas reçu de réponse.
“Soana Benjamin avait parfaitement le droit de faire son travail en couvrant la réaction policière à une manifestation publique. Dans de telles situations, les forces de l’ordre doivent veiller à identifier les journalistes et à respecter leur rôle spécifique. RSF attend de la police une explication complète et transparente, ainsi que des mesures concrètes pour éviter que de telles agressions ne se reproduisent.”
Clayton Weimers, Directeur exécutif du bureau USA de RSF
“Nul ne devrait subir de mauvais traitements de la part des forces de l’ordre – a fortiori un membre de la presse libre. Nous exigeons une pleine responsabilisation, une enquête approfondie et impartiale, et justice pour Soana Benjamin. Nous appelons également à des réformes urgentes pour prévenir de telles violations et protéger à la fois le droit du public à l’information et notre droit de relayer l’actualité.”
Emerline Anselm, directrice générale de Emonews Ltd
La liberté d’expression et la liberté de la presse sont protégées par la constitution de la Dominique, où RSF n’a jamais recensé d’arrestation de journalistes sur l’île. Cependant, EmoNews affirme que son équipe est plus ouvertement menacée et harcelée par la police que par le passé.
La Dominique est l’une des douze îles qui composent l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO). L’OECO s’est classée 68e sur 180 pays et territoires dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2024.