**Mise à jour d’alerte de l’IFEX du 15 mai 2000** (RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président du Tribunal correctionnel de Bangui, Monsieur Assana, RSF a protesté contre les peines de prison requises à l’encontre de Cardoso de Meillot, directeur de publication du quotidien privé « Le Démocrate », et de Raphaël Kopessoua, directeur de publication […]
**Mise à jour d’alerte de l’IFEX du 15 mai 2000**
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président du Tribunal correctionnel de Bangui, Monsieur Assana, RSF a protesté contre les peines de prison requises à l’encontre de Cardoso de Meillot, directeur de publication du quotidien privé « Le Démocrate », et de Raphaël Kopessoua, directeur de publication de l’hebdomadaire privé « Vouma la mouche ». RSF a rappelé qu’en janvier 2000, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression a affirmé que « l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme ». « Ce qui explique qu’aujourd’hui, aucun Etat démocratique ne prononce de peine d’emprisonnement dans des affaires de presse », a ajouté Robert Ménard, le secrétaire général de RSF.
Selon les informations recueillies par RSF, le procureur de la République du Tribunal correctionnel de Bangui a requis, le 17 mai 2000, douze mois de prison ferme à l’encontre de de Meillot et de Kopessoua, ainsi que 200 000 et 500 000 francs CFA d’amende (300 et 760 euros), pour « offense au chef de l’Etat ». On reproche à Cardoso de Meillot, incarcéré depuis le 5 mai à la brigade criminelle de Bangui, la publication d’un article intitulé « Patassé peut-il prétendre à une aide extérieure? », affirmant « qu’aider financièrement Patassé est un crime contre le peuple centrafricain ». L’article ajoute que le chef de l’Etat n’est pas un « homme de parole ». Raphaël Kopessoua, qui bénéficie d’une liberté provisoire, est quant à lui poursuivi pour un article intitulé « Jonas Yologaza [ex-directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique centrale – BEAC] porte la croix de Patassé », qui dénonce l’implication du financier dans le « blanchiment d’argent mafieux ».