La famille du journaliste Abdolreza Tajik est toujours sans nouvelles de son lieu de détention et du motif de son arrestation.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime son soulagement suite à la libération provisoire d’Emadoldin Baghi, figure emblématique du journalisme et de la défense des droits des prisonniers. Il a été libéré en attente de son jugement, qui aura lieu le 4 juillet 2010. Toutefois, l’organisation rappelle que la famille du journaliste Abdolreza Tajik est toujours sans nouvelles de son lieu de détention actuel et du motif de son arrestation, et ce depuis le 12 juin 2010.
« Certes la libération provisoire d’Emadoldin Baghi après six mois passés à l’isolement, six mois d’interrogatoires abusifs, dans des conditions de détention extrêmement éprouvantes, est une bonne nouvelle. Mais, avec 36 journalistes et blogueurs toujours derrière les barreaux, l’Iran conserve la tête du peloton des pays du Moyen-Orient qui emprisonnent le plus grand nombre de journalistes », a ajouté Reporters sans frontières.
Contacté par Reporters sans frontières, Emadoldin Baghi a déclaré à sa sortie de prison : « Depuis ma première libération en 2003, je me sens en « permission ». Je suis content d’être libre aujourd’hui, mais ma pensée est avec les autres journalistes et prisonniers toujours incarcérés. Il ne fait aucun doute que vos efforts, tout comme ceux des autres organisations de défense des droits de l’homme, sont importants pour le sort des prisonniers. »
Emadoldin Baghi, 46 ans, a été arrêté le 28 décembre 2009 à Téhéran. Journaliste et fervent militant de la lutte contre la peine de mort, il a été emprisonné à plusieurs reprises depuis l’année 2000. Pendant son dernier séjour en prison, il a été plusieurs fois hospitalisé. Malgré le versement d’une importante caution, il n’a pas eu le droit de passer le nouvel an avec sa famille le 21 mars dernier.
Depuis l’arrestation, le 12 juin dernier, d’Abdolreza Tajik, membre du Cercle des défenseurs des droits de l’homme, sa famille est sans nouvelles. Arrêté pour la troisième fois en moins d’un an, ce journaliste a collaboré à plusieurs publications iraniennes, toutes suspendues par les autorités (telles que « Bahar », « Hambastegi » et « Shargh » respectivement suspendues en 2001, 2003 et 2008). Narges Mohammadi, autre proche collaboratrice de Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix et porte-parole du Cercle des défenseurs des droits de l’homme, a quant à elle été arrêtée à son domicile dans la soirée du 10 juin 2010 par des agents du ministère des Renseignements.