(RSF/IFEX) – Hamadi Jebali, directeur de l’hebdomadaire « Al Fajr », en grève de la faim depuis le 13 janvier 2003, a été transporté, le 12 février, à l’hôpital Habib Bougafta, à Bizerte. « Si les autorités continuent d’opposer leur indifférence aux revendications légitimes de ce journaliste, elles porteront l’entière responsabilité de ce qui pourrait lui arriver. Nous […]
(RSF/IFEX) – Hamadi Jebali, directeur de l’hebdomadaire « Al Fajr », en grève de la faim depuis le 13 janvier 2003, a été transporté, le 12 février, à l’hôpital Habib Bougafta, à Bizerte.
« Si les autorités continuent d’opposer leur indifférence aux revendications légitimes de ce journaliste, elles porteront l’entière responsabilité de ce qui pourrait lui arriver. Nous réitérons notre demande au président Zine el-Abidine Ben Ali : la libération immédiate et inconditionnelle de Hamadi Jebali », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Le 12 février, Jebali, en grève de la faim depuis un mois, a été transféré de la prison de Nador à l’hôpital Habib Bougafta, à Bizerte (nord du pays). Un membre de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie (AISPP) s’est rendu à l’hôpital le 13 février mais n’a pas pu voir le journaliste. L’épouse de Jebali, Wahida Jebali, qui lui rend visite chaque samedi, a confié à RSF qu’elle était très inquiète et qu’elle ne savait même pas si elle pourrait voir son mari le 15 février. « Depuis qu’il est incarcéré, Hamadi a fait plusieurs grèves de la faim, mais c’est la première fois qu’il en fait une qui dure aussi longtemps », a-t-elle ajouté.
Jebali, directeur de l’hebdomadaire « Al Fajr », organe du mouvement islamiste An Nahda, est détenu, depuis 1991, dans une cellule individuelle. Un membre de RSF qui avait demandé à lui rendre visite à la prison de Nador, a essuyé un refus, le 6 février, auprès de la Direction générale des prisons. L’avocat du journaliste, Mohamed Nouri, également. Wahida Jebali a confié à l’organisation qu’elle n’avait pu voir « directement » son mari (sans grillages entre eux) pour la première fois que le 25 janvier. Wahida Jebali a, par ailleurs, expliqué que son époux a été soumis à des pressions, de la part de membres de la Sûreté de l’État, pour cesser sa grève de la faim. Suite à une présence constante de policiers devant chez elle, Wahida Jebali a été obligée de s’installer, avec sa fille cadette, chez sa belle-soeur, à Sousse. L’épouse et les filles du journaliste sont aujourd’hui privées de passeport.
Jebali observe une grève de la faim depuis le 13 janvier pour protester contre ses conditions de détention et exiger sa libération. En 1992, il avait été condamné par la Cour militaire de Tunis à seize ans de prison pour « appartenance à une organisation illégale ». Il venait de purger une peine d’un an de prison pour avoir publié un article qui critiquait le système des tribunaux militaires.