(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a fait part de son inquiétude sur l’état de santé de deux journalistes emprisonnés, Reza Raïs-Toussi et Hassan Youssefi Echkevari. L’organisation a également protesté contre la suspension d’un journal, l’hebdomadaire « Hambasteghi », et le retrait de licence de deux autres publications, l’hebdomadaire […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a fait part de son inquiétude sur l’état de santé de deux journalistes emprisonnés, Reza Raïs-Toussi et Hassan Youssefi Echkevari. L’organisation a également protesté contre la suspension d’un journal, l’hebdomadaire « Hambasteghi », et le retrait de licence de deux autres publications, l’hebdomadaire « Farday-é-Rochan » et le quotidien « Fath ». « Alors que le président Khatami vient d’être investi pour un second mandat, les violations de la liberté de la presse se poursuivent à un rythme accéléré », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. RSF a rappelé que, avec vingt-six professionnels des médias derrière les barreaux, dont certains dans un état de santé grave, l’Iran est la plus grande prison du monde pour les journalistes.
Selon les informations recueillies par RSF, depuis quelques semaines, l’état de santé de Raïs-Toussi, journaliste de « Fath », emprisonné depuis le 11 mars 2001, est devenu préoccupant. Selon sa femme, lors de sa dernière visite, il y a un mois, il se trouvait dans un état d’épuisement inquiétant. Il s’était endormi devant elle. Depuis, le juge empêche Raïs-Toussi d’avoir des contacts avec sa famille, notamment sa femme, en ne lui délivrant plus d’autorisation de visite sous prétexte qu’elle a changé d’adresse. Raïs-Toussi avait été arrêté lors d’une rafle au domicile de Mohammad Bastehnaghar, journaliste d' »Asr-é-Azadegan » (quotidien suspendu), où étaient réunies une trentaine de personnes.
Par ailleurs, le 8 août, l’hebdomadaire réformateur « Hambasteghi » a été suspendu, selon la justice iranienne, par « mesure préventive ». Le journal est aussi poursuivi pour avoir publié des articles « mensongers, diffamatoires et hostiles au régime ». Gholamheidar Ebrahimbay Salami, directeur du jounal, fait également l’objet de seize plaintes au moins, selon un membre de la rédaction du journal. Le 4 août, l’hebdomadaire réformateur « Farday-é-Rochan » s’est vu retirer sa licence pour « propagation d’articles mensongers, diffamatoires et contraires à la morale publique ». Davood Bayat, le directeur de publication, a été condamné à une amende de 4,5 millions de rials (environ 2 600 $US; 2 900 euros) pour « publication de mensonges et d’insultes ». Une semaine auparavant, la licence du quotidien réformateur « Fath » avait été retirée définitivement. Ce journal avait déjà été condamné en avril 2000 en première instance à six mois de suspension.
Enfin, cela fait un an que Echkevari, collaborateur des quotidiens aujourd’hui suspendus comme « Adineh » ou « Neshat », et théologien, est emprisonné. Son état de santé demeure préoccupant, d’autant plus qu’il est diabétique. Le verdict de son procès, tenu à huis clos du 7 au 15 octobre 2000, n’a toujours pas été rendu public. Il a été arrêté le 5 août 2000 à son retour d’Europe, où il avait assisté, les 7 et 8 avril 2000, à une conférence à Berlin, qualifiée par les autorités iraniennes d' »anti-islamique ». Il y avait notamment déclaré que le port du voile et le code vestimentaire pour les femmes avaient des origines culturelles et historiques en Iran et que ce n’était pas une nécessité pour l’islam. Durant son procès, il a été accusé « d’activités subversives contre la sécurité nationale », de « diffamation envers les autorités », « d’atteinte au prestige du clergé » et d’être un « mohareb » (combattant contre Dieu).