(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur espagnol, Jaime Mayor Oreja, et au conseiller de l’Intérieur du gouvernement basque, Xabier Balza, RSF s’est inquiétée de l’attentat perpétré au siège du journal basque « El Correo ». « Il s’agit d’une nouvelle tentative d’intimidation envers les médias non nationalistes. Nous vous demandons de renforcer les mesures […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur espagnol, Jaime Mayor Oreja, et au conseiller de l’Intérieur du gouvernement basque, Xabier Balza, RSF s’est inquiétée de l’attentat perpétré au siège du journal basque « El Correo ». « Il s’agit d’une nouvelle tentative d’intimidation envers les médias non nationalistes. Nous vous demandons de renforcer les mesures de sécurité envers les professionnels de l’information et les médias menacés », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. Dans un rapport de mission intitulé « Les journalistes dans la ligne de mire de l’ETA », diffusé en juin 2000, RSF avait précisé que la rédaction d' »El Correo » et ses journalistes étaient inscrits sur les « listes noires » des nationalistes basques radicaux. RSF avait alors appelé les responsables politiques qui se réclament de l’indépendantisme à ne plus désigner les journalistes comme des « ennemis » (consulter l’alerte de l’IFEX du 28 juin 2000).
Selon les informations obtenues par RSF, une bombe, dissimulée dans un sac à dos, a explosé le 7 juillet, vers 19h30 (heure locale), devant l’entrée du siège du journal « El Correo », à Vitoria (nord du Pays basque). L’explosion, de faible intensité, a provoqué des dégâts matériels mais n’a fait aucune victime. Le sac à dos avait été remarqué par un journaliste du quotidien, qui avait donné l’alerte. Un incendie, dégageant une importante fumée, a retenu les employés du journal à l’intérieur des locaux tandis que les pompiers aéraient le bâtiment. L’attentat n’a pas toujours pas été revendiqué. Le groupe de presse El Correo a déjà fait l’objet de trois attaques au cocktail Molotov, dont l’une, le 14 mai, au siège du quotidien régional « El Diario Vasco ». Le 21 mars dernier, un engin explosif artisanal avait causé des dégâts matériels au domicile des parents du journaliste Pedro Briongos, correspondant d' »El Correo » à Bilbao. Le directeur du journal, qui recevait des menaces, s’est exilé à Madrid (consulter les alertes de l’IFEX des 29, 28 et 22 mars 2000).
RSF a rappelé que quatorze attaques graves ont été perpétrées contre des journalistes depuis 1997 au Pays basque espagnol. Le 7 mai dernier, José Luis Lopez de la Calle, collaborateur de l’édition régionale basque du quotidien « El Mundo », a été tué par balles en pleine rue, dans la localité d’Andoain où il résidait (consulter les alertes de l’IFEX des 10 et 8 mai 2000). Une centaine de journalistes et éditeurs sont sous escorte policière ou privée au Pays basque et à Madrid, et une dizaine d’autres se sont exilés. Plusieurs médias ont dû prendre des mesures de sécurité et s’équiper de vitres blindés et de détecteurs de métaux.