**Pour des informations antérieures sur le cas Fleutiaux, consultez les alertes de l’IFEX du 10 février 2000 et 2 décembre 1999** (RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF: 2 mars 2000 Exposition du photographe Brice Fleutiaux, otage en Tchétchénie depuis octobre 1999 Brice Fleutiaux, photographe indépendant français, est détenu en Tchétchénie depuis le […]
**Pour des informations antérieures sur le cas Fleutiaux, consultez les alertes de l’IFEX du 10 février 2000 et 2 décembre 1999**
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF:
2 mars 2000
Exposition du photographe Brice Fleutiaux, otage en Tchétchénie depuis octobre 1999
Brice Fleutiaux, photographe indépendant français, est détenu en Tchétchénie depuis le mois d’octobre 1999. Une exposition, organisée à Paris par son Comité de soutien, Reporters sans frontières et un collectif de photographes toulousains, présente ses travaux, du 1er au 31 mars, à la Maison des Photographes (121, rue Vieille du Temple 75003 Paris – Vernissage le 9 mars). L’exposition bénéficie du soutien du quotidien Libération, de la chaîne de télévision TF1 et de Publimod’Photo.
Parti de Toulouse le 28 septembre 1999 pour Ankara (Turquie), Brice Fleutiaux a rejoint la Tchétchénie, le 1er octobre au matin, et a tenté de rentrer en contact avec la présidence tchétchène, à Grozny. On a perdu sa trace dans l’après-midi. Le photographe semble avoir été kidnappé par l’une des bandes armées qui sévissent dans la région. Il serait actuellement détenu au sud de la République indépendantiste, près de la frontière avec la Géorgie, théâtre de violents combats opposant les rebelles tchétchènes aux forces fédérales.
Dans un texte, accompagné d’une cassette vidéo, rendu public par les services de sécurité russes, le 31 octobre 1999, le photographe indiquait qu’il était venu en Tchétchénie « pour travailler ». « Je me trouve dans une cave, sans lumière, ni électricité, ni fenêtre », écrivait-il. « Mes geôliers arrivent à n’importe quelle heure et me frappent avec leurs armes. Je suis malade depuis une semaine. Les conditions sont insupportables. (…) Faites quelque chose au plus vite ».
Depuis cette cassette vidéo, trois messages sont parvenus à la famille de Brice Fleutiaux par le biais du Quai d’Orsay : deux mots écrits de sa main, le premier du 26 novembre 1999 et le second du 19 janvier 2000, mentionnant qu’il est vivant et espère être libéré au plus vite. Entre-temps une deuxième cassette vidéo, datée de la mi-décembre, a été communiquée aux services de sécurité français. Selon ce document, les conditions de détention et la santé du photographe se seraient améliorées. Des responsables tchétchènes en exil ont par ailleurs affirmé, fin janvier, que le photographe avait été « libéré » mais dans l’impossibilité de quitter la Tchétchénie en raison des combats. Depuis, sans nouvelles, sa famille attend et agit pour sa libération.
Né en 1967, à Toulouse, Brice Fleutiaux a commencé sa carrière de photographe au Cambodge, lors du retrait définitif des troupes vietnamiennes en septembre 1989. Par la suite, il a effectué des reportages en Inde, au Bangladesh et au Vietnam. Il a également couvert les conflits armés qui ont déchiré l’ex-Yougoslavie. De 1990 à 1992, basé à Bangkok, il a collaboré avec l’agence de presse Reuters ; ses images ont été diffusées par les agences Cosmos, Vu et Sipa. Il s’est ensuite établi en Roumanie, pendant trois ans, où il a notamment participé à la création d’un journal. Brice Fleutiaux et son épouse Dana, rencontrée à Timisoara, ont une petite fille de quatre ans, Sarah.
Une pétition demandant la libération de Brice Fleutiaux est accessible depuis le site de Reporters sans frontières (www.rsf.fr) et sur celui du Comité de soutien (http://fleutiaux.brice.free.fr).