Neuf stations de radio et télévisions privées émettant à Kinshasa ont vu leurs licences d’exploitation retirées pour non- payement de la redevance annuelle qui s’élèverait à 24.000 dollars américains par organe.
Journaliste en danger (JED) exprime son désarroi face à la décision prise par M. Tryphon Kin Kiey Mulumba, ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (PTNTIC), relative au retrait des licences d’exploitation de neuf stations de radio et télévisions privées émettant à Kinshasa, capitale de la RDC.
JED voudrait surtout dénoncer la méchanceté d’une décision qui condamne des centaines de professionnels de ces médias ainsi que leurs familles au chômage, à l’errance et à la misère dans un pays où l’emploi est une exception, et le chômage, la règle.
Selon nos informations, Baraka TV, Couleurs TV, Arche News, Hope TV, Planète TV, Radio Télé Dieu Vivant, Kin Malebo, Radio Télévision de l’Armée de l’Eternel (RTAE) et Radio Télé Kin Nº1 ont vu leurs licences d’exploitation retirées, lundi 11 mars 2013, pour non-payement de la redevance annuelle qui s’élèverait à 24.000 dollars américains par organe.
Dans une correspondance adressée au président de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC), le ministre a justifié sa décision en rappelant ses nombreuses mises en demeure visant à pousser les entreprises du secteur de l’audiovisuel privé à s’acquitter de leurs obligations vis- à- vis du trésor public et par la volonté du gouvernement d’assurer et de rentabiliser la gestion du spectre de fréquences.
Contacté par JED, Nicolas Kusisu, directeur Couleurs TV, a regretté la décision prise par le ministre Kin Kiey Mulumba. « Nous avons signé avec la DGRAD (Direction Générale des Recettes Administratives, judiciaires, Domaniales et de participation), la semaine passée, un paiement échelonné. Nous avons des preuves de paiement. Le ministre a pris cette décision sans se référer à ses services », a-t-il ajouté.
Pour JED, aucun prétexte de maximisation des recettes ne peut prévaloir sur le droit du public à l’information, et l’obligation qui incombe au gouvernement de protéger les emplois et d’assurer un meilleur climat des affaires qui permettrait aux opérateurs économiques du secteur des médias de s’acquitter de leurs obligations auprès de l’État.
JED demande instamment au gouvernement Matata, de qui dépend l’administration fiscale, de prouver sa bonne foi en ordonnant la réouverture de ces chaînes et en proposant un échéancier raisonnable de paiement.