(RSF/IFEX) – Le 8 octobre 2001, à Gaza, la police a empêché les journalistes de suivre jusqu’au bout une manifestation anti-américaine. Les violations de la liberté de la presse dans les territoires autonomes se sont multipliées depuis le début de la crise internationale déclenchée par les attentats sur le sol américain. « Nous craignons que l’Autorité […]
(RSF/IFEX) – Le 8 octobre 2001, à Gaza, la police a empêché les journalistes de suivre jusqu’au bout une manifestation anti-américaine. Les violations de la liberté de la presse dans les territoires autonomes se sont multipliées depuis le début de la crise internationale déclenchée par les attentats sur le sol américain. « Nous craignons que l’Autorité palestinienne ne profite de la focalisation des médias internationaux sur les frappes américaines sur l’Afghanistan pour restreindre de plus en plus le droit à une libre information. Les médias locaux et internationaux devraient pouvoir rendre compte des réactions du peuple palestinien, quelles qu’elles soient », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation.
Ce même 8 octobre, un cameraman de TF1 a été retenu pendant trois heures, et au moins quatre journalistes ont été frappés. Lors de cette manifestation, déclarée illégale, deux Palestiniens ont été tués. Les journalistes ont également été empêchés de couvrir les incidents ayant éclaté après les funérailles d’une des victimes. Le même jour, l’Autorité palestinienne a décidé d’interdire, dans les territoires autonomes, les interviews de Palestiniens au sujet de la riposte américaine en Afghanistan. « Nous ne voulons rien qui puisse porter atteinte à notre image », a justifié un haut responsable désireux de conserver l’anonymat. Depuis le 9 octobre, l’accès à Gaza est interdit aux étrangers, dont les journalistes. L’Autorité palestinienne a justifié cette décision en expliquant qu’elle n’était pas en mesure d’assurer la sécurité des étrangers contre d’éventuelles agressions.
Depuis les attentats perpétrés sur le sol américain, l’Autorité palestinienne, soucieuse de préserver son image sur la scène internationale, a tenté d’interdire toute couverture des réactions palestiniennes. Le 11 septembre, des forces de police et des hommes armés ont empêché, à Naplouse, les journalistes de couvrir une manifestation de joie de Palestiniens. Le 14 septembre, cinq journalistes avaient été interpellés. Ils couvraient, dans le camp de réfugiés de Nusseirat, une manifestation à la mémoire de l’auteur de l’attentat-suicide du 9 septembre à Nahariya, en Israël. Un photographe et un rédacteur de Reuters, un cameraman d’Associated Press TV, le correspondant de la télévision par satellite d’Abou Dhabi et un photographe de l’Agence France-Presse ont été relâchés une heure et demie plus tard, après que la police leur eut confisqué cassettes vidéo et films. Lors de cette commémoration, un portrait de Oussama ben Laden avait été brandi par des adolescents. Le 18 septembre, à Bethléem, la police palestinienne a annoncé la mise en place d’une nouvelle réglementation concernant les télévisions et radios palestiniennes. Ces dernières ne devront plus diffuser les nouvelles concernant des appels à la grève générale, à des activités nationalistes, à des manifestations ou celles relatives à la sécurité, sans autorisation de la police ou des services de sécurité.