À l’occasion du 9èmeanniversaire de l’assassinat de Deyda Hydara, une commémoration sera organisée pour rappeler l’obligation des autorités gambiennes de faire la lumière sur cet assassinat et de cesser les actes de violation de la liberté d’expression et les attaques contres les droits humains en général.
16 Décembre 2004 – 16 Décembre 2013: neuf (9) ans que Deyda Hydara, journaliste fondateur du journal «The Point» et ancien président du syndicat des journalistes (GPU), a été assassiné.
À l’occasion du 9èmeanniversaire de l’assassinat de Deyda Hydara, une commémoration sera organisée pour rappeler l’obligation des autorités gambiennes de faire la lumière sur cet assassinat et de cesser les actes de violation de la liberté d’expression et les attaques contres les droits humains en général. Lors de cette commémoration, un extrait d’un film documentaire sur Deyda Hydara sera projeté.
Le film est le prolongement de la série d’actions qui posent le débat sur les violations des droits humains en Gambie, notamment celles qui touchent à la liberté d’expression et d’information.
Le 14 décembre deux jours avant son assassinat, M. Hydara avait publiquement annoncé dans son dernier article sa détermination à remettre en cause la loi sur la Commission des medias qui devait renforcer les sanctions pénales en cas de diffamation, conditionner l’octroi d’une licence pour l’ouverture d’un journal et au dépôt d’une garantie jugée exorbitante et soumettre les journalistes à l’inscription devant une commission pour pouvoir exercer le métier de journaliste.
Jusque-là, aucune enquête indépendante et impartiale n’a été menée pour la manifestation de la vérité et pour rendre justice à sa famille. La piste politique est systématiquement rejetée par les autorités. Après des années de pressions, le gouvernement avait donné son accord pour permettre à une commission d’enquête internationale de faire la lumière sur l’affaire, mais à ce jour, aucun progrès n’a été enregistré sur ce dossier.
« L’impunité dont bénéficient les auteurs de crime contre Deyda Hydara est condamnable à tous les points de vue. Aucun effort sérieux n’a été fait par les autorités gambiennes pour engager des poursuites, enquêter pour que la vérité soit connu sur cette affaire odieuse». souligne Fatou Jagne Senghor, Directrice ARTICLE 19 Afrique de l’Ouest.
Dans un entretien avec ARTICLE 19, Marie Hydara, la fille de Deyda Hydara rappelle que « Deyda s’est battu pour la liberté de presse, la démocratie et la justice, il a toujours plaidé pour ces idéaux et aucune menace ou intimidation ne pouvaient lui faire reculer. Il a sacrifié sa vie pour une noble cause»
« Son engagement pour la liberté d’expression et d’information lui a valu, comme beaucoup de ses confrères et défenseurs des droits humains, une hostilité du gouvernement gambien. Celle-ci s’est traduite par des intimidations, des arrestations arbitraires, des fermetures d’organes de presse, des procès d’intention, des exils forcés ou des disparitions» réitère Jagne Senghor,
Toutes ces violations flagrantes et récurrentes des droits humains en Gambie ont un écho encore très faible auprès de la communauté internationale, notamment de l’Union Africaine et de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
Devant ces violations flagrantes et répétées des droits humains dans ce pays qui abrite la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, principal mécanisme de protection et de promotion des droits humains des citoyens africains, ARTICLE 19, avec ses partenaires (RADDHO, CICODEV Afrique, AMNESTY International, la LSDH, Y’en à Marre, l’ONDH, l’Institut Panos de l’Afrique de l’Ouest et le Forum des Editeurs Africains) se mobilisent à travers cette commémoration pour que la lumière soit faite sur ce crime et que cessent la répression et l’impunité en Gambie.