Les accusations portées contre le journaliste Moussa Moïs Sylla sont en lien avec ses commentaires sur l'état de l'armée guinéen lors d'une émission de radio diffusée le 2 novembre 2017.
Cet article a été initialement publié sur mfwa.org le 24 novembre 2017.
Moussa Moïse Sylla, est un journaliste de la Radio Espace FM en Guinée. Il a été officiellement condamné par le Tribunal de Conakry pour « divulgation de secrets militaires ». Les accusations portées contre Sylla le 15 Novembre 2017 sont en lien avec ses commentaires sur l’état de l’armée guinéen lors d’une émission de radio diffusée le 2 novembre 2017.
En tant qu’intervenant lors de l’émission, Sylla a fait remarquer que la plupart des garnisons militaires de la Guinée sont en train de s’effondrer. Il a exhorté les autorités à accorder un soutien moral particulier aux soldats qui sont rentrés des missions de maintien de la paix au Mali, et a conseillé aux soldats guinéens de s’adapter à la vie civile en public.
Suite à la diffusion, le régulateur des médias en Guinée, la Haute Autorité de la Communication (HAC) a le 3 Novembre 2017 suspendu pour une semaine l’émission Grandes Gueules aussi bien que la Radio Espace FM et toutes ses stations radios relais à l’intérieur du pays. La HAC a dit que les commentaires sont « susceptibles de compromettre la sécurité nationale, le moral des forces armées et l’ordre public ».
Apres avoir été frappé de suspension pendant sept jours, la Radio Espace livre maintenant une bataille juridique contre le procureur général pour épargner à Sylla un emprisonnement. Il faut rappeler aussi que Sylla est le Directeur Général d’Espace TV, et son audition est prévue pour le 25 Décembre 2017.
« Lorsqu’un fait devient un secret de polichinelle, ce n’est plus un secret. Il n’a fait que révéler des choses que tout le monde connait, » a indiqué Maitre Salifou Béavogui cité par Africaguinee.com.
La MFWA est préoccupée à propos du procès criminel de Sylla qui n’a fait qu’exprimer ses points de vue sur l’état de l’armée de la Guinée, en particulier après que sa station ait été injustement sanctionnée par la HAC sur le même affaire. Les observations de Sylla à propos des défis auxquels sont confrontés les militaires guinéens sont valables pour les institutions militaires dans la plupart des pays de l’Afrique, et donc, ceci ne peut être considéré comme une divulgation de secrets qui constitueraient une menace à la sécurité comme le prétend le procureur général.
Par rapport la situation décrite ci-dessus, la MFWA exhorte les autorités de la Guinée a annulé le procès et permettre à Sylla à poursuivre ses activités journalistiques sans aucun harcèlement.