Le journaliste indépendant Tang Cheuk-yu, a été condamné, le 22 décembre dernier, à 15 mois de prison pour « possession d’armes offensives dans un lieu public » alors qu’il couvrait l’une des manifestations qui secouaient Hong Kong en 2019.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 23 décembre 2022.
Reporters sans frontières (RSF) demande la libération du journaliste hongkongais Tang Cheuk-yu, condamné à 15 mois de prison pour possession supposée d’« armes offensives » alors qu’il était en reportage pour le Service public de télévision de Taïwan.
Le journaliste indépendant Tang Cheuk-yu, a été condamné, le 22 décembre dernier, à 15 mois de prison pour « possession d’armes offensives dans un lieu public » alors qu’il couvrait l’une des manifestations qui secouaient Hong Kong en 2019. Cette année-là, il avait été arrêté le 18 novembre pour « rassemblement non autorisé », et avoir porté un couteau multifonction et un stylo laser pendant qu’il filmait le siège de l’université polytechnique de Hong Kong pour le Service public de télévision (PTS) de Taïwan. Le tribunal a reconnu que Tang Cheuk-yu exerçait en tant que journaliste au moment de l’arrestation.
“Avoir sur soi des outils comme un couteau multifonction n’est pas inhabituel pour des reporters travaillant sur le terrain, et condamner un journaliste pour possession de ce qui a été qualifié d’‘armes offensives’ constitue clairement de le punir pour avoir fait son travail, dénonce le responsable du bureau Asie de l’Est de RSF, Cédric Alviani, qui appelle le gouvernement de Hong Kong à libérer Tang Cheuk-yu, ainsi que d’autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus sur le territoire”.
Ces deux dernières années, le gouvernement de Hong Kong a mené une campagne sans précédent contre la liberté de la presse, qui s’est notamment traduite par des poursuites contre au moins 23 journalistes et défenseurs de la liberté de la presse, dont 11 sont aujourd’hui derrière les barreaux, et la fermeture forcée d’importants médias indépendants, parmi lesquels Apple Daily, le climat de peur ayant contraint cinq médias plus modestes à cesser leur activité.
Hong Kong, autrefois un bastion de la liberté de la presse, a chuté de la 80e place en 2021 à la 148e place en 2022 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, ce qui constitue la plus forte baisse de l’année. La Chine occupe quant à elle le 175e rang sur 180 pays et territoires évalués.