Dans une lettre adressée au Président de l’Assemblée nationale, JED lui a exprimé sa protestation contre sa décision de décréter un huis-clos sur la situation de crise qui prévaut à la « Banque Internationale pour l’Afrique au Congo », BIAC, en sigle.
Cet article a été initialement publié sur jed-afrique.org le 19 mai 2016.
Dans une lettre adressée, jeudi 19 mai 2016, au Président de l’Assemblée nationale, M. Aubin Minaku, Journaliste en danger (JED) lui a exprimé sa vigoureuse protestation contre sa décision prise, au cours de la plénière du mercredi 18 mai 2016, de décréter un huis-clos sur la question orale avec débats du Député Jean Lucien Busa, adressée au Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, sur la situation de crise qui prévaut à la « Banque Internationale pour l’Afrique au Congo », BIAC, en sigle.
« En agissant ainsi, vous avez, non seulement privé à des millions des clients de la « BIAC », victimes de cet état de cessation de payement de leur droit, de savoir pourquoi ils ne peuvent plus accéder et disposer librement de leurs avoirs déposés dans les comptes de cette banque, mais aussi vous avez aggravé la méfiance des millions d’autres congolais dans le système bancaire congolais, dès lors qu’il apparait clairement que le Parlement, sous votre direction, a des choses à cacher à leurs connaissances », peut-on lire dans cette correspondance signée par son Secrétaire général, Tshivis Tshivuadi.
Pour JED, les dispositions du règlement intérieur évoquées par le Président de l’Assemblée nationale pour justifier sa décision inique et liberticide, ne l’autorise en aucun cas à passer outre la Constitution qui garantit aux citoyens congolais leur droit à l’information sur une question aussi importante, et d’intérêt général, qui détermine leur avenir.
« Au moment où le gouvernement de la majorité à laquelle vous appartenez embouche la trompette de la bonne gouvernance, et de la reconstruction nationale, JED estime que les mauvaises habitudes encrées de mégestion, de détournements, et de corruption, continueront à avoir la vie dure, si bon nombre d’acteurs politiques au pouvoir, et des mandataires indélicats dans les entreprises publiques indélicats, continuent à être protégés par le Parlement que vous dirigez, sous prétexte qu’ils appartiennent à votre famille politique », écrit Tshivis Tshivuadi.
« Eu égard à ce qui précède, JED vous demande instamment, en votre qualité de représentant du peuple dont vous vous réclamez, de réparer cette grave entrave à la liberté de l’information, et au droit du public à l’information, en vous obligeant de diffuser, même en différé, les débats sur la situation actuelle qui prévaut au sein de la « BIAC », et qui constitue un sujet d’actualité et d’intérêt général pour le public. Par la même occasion, JED vous demande d’user de vos prérogatives, pour faire examiner, en urgence, le projet de Loi sur l’Accès à l’information, déjà adopté par le Sénat et qui traine encore dans votre chambre », conclut la correspondance.
Non savoir rappeler que : « que l’état des lieux de l’exercice de la liberté de la presse en RDC qui indique des nombreux cas de censure, de répression brutale contre les professionnels des médias, d’accès difficile aux sources d’information, et de refus de divulguer l’information publique, justifie amplement le fait que la RDC occupe honteusement la 152è place sur 180 pays, au classement mondiale de la liberté de l’information. »