(JED/IFEX) – Conformément à la lettre du ministre de la Communication et de la presse N CAB.MIN/COM.PRES/09105/2001 du 21 mai 2001, huit radios et télévisions associatives installées dans la province du Bas-Congo vont être interdites à dater du 30 juin. Il s’agit de : Radio Sango Malamu (RSM), Radio Télé Matadi (RTM), Radio Communautaire Muanda […]
(JED/IFEX) – Conformément à la lettre du ministre de la Communication et de la presse N CAB.MIN/COM.PRES/09105/2001 du 21 mai 2001, huit radios et télévisions associatives installées dans la province du Bas-Congo vont être interdites à dater du 30 juin. Il s’agit de : Radio Sango Malamu (RSM), Radio Télé Matadi (RTM), Radio Communautaire Muanda (RCM), Radio Télé Mbanza-Ngungu (RTBC), Télé Bralima (TB), Site Télé Inga (STI), Radio Kintuadi Matadi (RKM) et Radio Télé Ngovado.
Dans la lettre du ministre on peut lire : « (…) l’ensemble des stations de radiodiffusion et des chaînes de télévision privées dans le Bas-Congo fonctionne en marge de la loi N° 96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la presse en République démocratique du Congo. (…) les dites entreprises ont jusqu’au 30 juin pour régulariser leurs dossiers administratifs. Passé ce délai les entreprises privées qui ne seront pas en règle avec mon ministère seront frappées d’interdiction de diffusion sur toute l’étendue de la province du Bas-Congo ».
La liste en annexe de la lettre du ministre Kikaya bin Karubi signale que ces huit radios et télévisions ont soit un dossier incomplet soit inexistant. En réalité, selon des informations obtenues par JED auprès de l’ARCO (Association des radios communautaires du Congo), le ministère de la Communication et de la presse exige 5 000 $US à chaque radio ou télévision pour obtenir le récépissé de la déclaration introduite. Bien plus, au niveau du ministère des PTT (Postes, téléphones et télécommunications), ces entreprises de presse payent déjà 2 500 $US pour obtenir les fréquences d’émission. Moralité : il faut aujourd’hui, en RDC, 7 500 $US pour ouvrir une radio ou télévision privée, commerciale ou communautaire !
De ce qui précède, JED considère ce qui suit :
Cette mesure, par ses frais prohibitifs, est une atteinte, maquillée, à la liberté de la presse. En effet, il est inexplicable que les PTT, qui ont un service technique à rendre aux entreprises du secteur de l’audiovisuel (gestion des fréquences) et des obligations financières sur la plan international en ce qui concerne les canaux de communication, demandent la moitié de ce qu’exige le ministère de la Communication dont le service à rendre est administratif (établissement d’un « récépissé »). Ce taux prohibitif institué par arrêté d’un ancien ministre de la communication viole l’esprit et la lettre de la « Déclaration préalable » telle que voulu par le législateur de la loi sur la presse N° 96-002 du 22 juin 1996.
Sur les huit entreprises, cinq sont communautaires ou associatives. Elles font de l’information de proximité et fonctionnent, sans publicité et souvent avec du matériel amateur si pas artisanal, dans des milieux quasi-ruraux de la province du Bas-Congo où il n’existe presque pas d’activité économique digne de ce nom.
La majorité de ces entreprises audiovisuelles n’ont pas de recettes qui atteindrait ne fut-ce que les 5 000 $US exigés par le ministère de la Communication et de la presse. Elles survivent grâce aux dons des communautés locales ou étrangères.
Il est inconcevable qu’une radio ou télé communautaire installée dans un coin réculé de la République paye le même taux qu’une radio ou télé commerciale installée à Kinshasa.
Recommended Action
Faire appel aux autorités en:
– soulignant que cette mesure, par ses frais prohibitifs, est une atteinte, maquillée, à la liberté de la presse
– demandant au président de surseoir à la lettre du ministre de la communication et de baisser le taux des frais exigés par le ministère de la communication et de la presse
Appeals To
FAIRE APPEL À:Président Joseph Kabila
Fax : +243 880 2120 ou +1 202 234 2609
Courrier électronique : UPP@ic.cdM. Kikaya bin Karubi
Ministre de la Communication et de la presse
Téléphone : +243 880 2780
Courrier électronique : mincomrdc@hotmail.com ou bkkikaya@hotmail.comEcrire aux représentations diplomatiques de la RDC dans vos pays respectifs.
Envoyer des copies de vos protestations à l’initiateur si possible.