(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, des Postes et Télécommunications, Dah Ould Abdeljellil, RSF a protesté contre l’interdiction de l’hebdomadaire arabophone « Al Alam ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de « revenir sur cette décision » qu’il a jugée « d’autant plus inquiétante que la dernière interdiction du genre remonte […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, des Postes et Télécommunications, Dah Ould Abdeljellil, RSF a protesté contre l’interdiction de l’hebdomadaire arabophone « Al Alam ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de « revenir sur cette décision » qu’il a jugée « d’autant plus inquiétante que la dernière interdiction du genre remonte à l’année 1997 ». « En prenant cette mesure, les autorités ont franchi un pas supplémentaire dans la répression de la liberté de la presse puisque, jusqu’alors, le pouvoir se contentait de saisir les numéros indésirables », s’est inquiété Ménard. Depuis le 1er janvier 2000, neuf journaux ont été saisis en Mauritanie.
Le 14 décembre, selon les informations recueillies par RSF, le ministère de l’Intérieur a ordonné, en vertu de l’article 11 de la loi sur la presse, la saisie de l’hebdomadaire arabophone « Al Alam » puis a interdit, le 16, sa publication. Le numéro incriminé contenait un article sur l’arrestation, le 28 novembre, de trois officiers, et un second sur les récents mouvements de contestation contre des arrestations d’opposants. Le rédacteur en chef du journal, Mohamed Mahmoud Ould Bacar, est l’ancien rédacteur en chef de la version arabe de l’hebdomadaire « El Calame », journal le plus fréquemment saisi de Mauritanie en 1998 et 1999.
L’article 11 de la loi sur la presse mauritanienne prévoit que « le ministère peut, par arrêté, interdire la circulation, la distribution ou la vente de journaux […] qui portent atteinte aux principes de l’Islam ou à la crédibilité de l’Etat, causent un préjudice à l’intérêt général ou troublent l’ordre et la sécurité publics […] ». Dans tous ces cas, le ministère de l’Intérieur n’est pas tenu de justifier sa décision.