(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Mohammad Khatami, RSF s’est inquiétée de la récente décision prise par le Haut Conseil de la révolution culturelle d’interdire à des entreprises privées d’être fournisseurs d’accès à Internet. « Fin octobre, des centaines d’antennes paraboliques avaient déjà été confisquées. Désormais, c’est Internet qui est la […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République, Mohammad Khatami, RSF s’est inquiétée de la récente décision prise par le Haut Conseil de la révolution culturelle d’interdire à des entreprises privées d’être fournisseurs d’accès à Internet. « Fin octobre, des centaines d’antennes paraboliques avaient déjà été confisquées. Désormais, c’est Internet qui est la cible des autorités. Il est clair que les autorités souhaitent totalement couper les Iraniens du reste du monde », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous vous demandons, en tant que président de ce Haut Conseil, de revenir sur cette décision », a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, le Haut Conseil de la révolution culturelle (instance dirigée par le Président Khatami mais où dominent les conservateurs) a déclaré par décret que toutes les compagnies privées offrant un accès à Internet devaient démanteler leurs installations ou transférer leur matériel vers le secteur public. « Fournir un service Internet est un monopole d’État », a rapporté le quotidien « Aftab-é-Yazd », dans son numéro du 8 novembre 2001, en faisant référence au décret. Mais de nombreux parlementaires et juristes ont déclaré que ce Conseil n’avait aucune légitimité pour édicter un tel décret.
Depuis le 25 octobre, au moins 1 000 antennes paraboliques avaient été confisquées et 70 personnes arrêtées, soit parce qu’elles possédaient une de ces paraboles, soit parce qu’elles en installaient (consulter l’alerte de l’IFEX du 29 octobre 2001). Le 10 novembre, une cinquantaine de boutiques avaient été fermées et cent commerçants arrêtés, accusés d’avoir vendu des CD et autres équipements informatiques et satellitaires jugés « indécents ». Ces mesures visent à interdire l’accès aux chaînes étrangères, et notamment aux chaînes de l’opposition qui sont basées aux États-Unis. Celles-ci auraient notamment diffusé des images des manifestations qui ont suivi les derniers matchs de football, ce qui aurait exacerbé la violence des supporters.