(RSF/IFEX) – RSF s’inquiète d’une recrudescence des pressions exercées à l’encontre des publications en ligne. Procès et perquisitions se sont multipliés ces derniers mois pour faire taire les médias indépendants. « Nous dénonçons les pressions exercées sur les publications et journalistes en ligne. Ces tentatives d’intimidation sont particulièrement dangereuses à quelques jours de l’élection présidentielle », a […]
(RSF/IFEX) – RSF s’inquiète d’une recrudescence des pressions exercées à l’encontre des publications en ligne. Procès et perquisitions se sont multipliés ces derniers mois pour faire taire les médias indépendants.
« Nous dénonçons les pressions exercées sur les publications et journalistes en ligne. Ces tentatives d’intimidation sont particulièrement dangereuses à quelques jours de l’élection présidentielle », a déclaré l’organisation.
La police a perquisitionné, le 18 octobre 2004, la résidence secondaire, près de Kharkiv (est du pays), de Natalia Stativko, rédactrice en chef du magazine en ligne « Obiektiv-No » (http://news.media-objektiv.com). Stativko a demandé des explications le 20 octobre au bureau du procureur local et a également saisi le Kharkiv Law Enforcement Group (KLEG), une association régionale de défense des droits de l’homme. Le KLEG a aussitôt qualifié cette intervention policière « d’illégale ». La journaliste affirme que cette perquisition est liée à son activité professionnelle et n’est pas étrangère à la tenue de l’élection présidentielle. Deux semaines auparavant, elle avait pris la parole lors d’un sommet de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne, pour dénoncer les atteintes à la liberté d’expression en Ukraine.
Officiellement à la recherche d’explosifs, les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont perquisitionné, le 22 octobre, le domicile de Mikhaylo Svistovich, responsable du site d’opposition Maidan (http://www.maidan.org.ua), à Irpin (près de Kiev). La victime de l’intervention, âgée de 35 ans, est également un activiste de Pora, un groupe d’opposition très actif dont les membres subissent régulièrement des pressions de la part des autorités. Le même jour, Svistovich a été interrogé dans les locaux du SBU, mais aucune action en justice n’a été engagée.
L’Union de la jeunesse des régions ukrainiennes (Donetsk Oblast) a menacé, début juillet, de porter plainte contre les sites Internet d’information « Ukrayinska Pravda » (http://www.pravda.com.ua) et « Kashtanova Revolutsia » (http://www.kashtan.org.ua). L’organisation, proche du Premier ministre et candidat à l’élection présidentielle Victor Yanukovych, reproche à ces deux publications d’avoir publié, le 29 juin, de fausses informations concernant une manifestation étudiante anti-Yushchenko – son concurrent pour le scrutin présidentiel.
L' »Ukrayinska Pravda » a également été attaqué en justice, le 23 avril, par Valeriy Vorotnyk, éditeur de l’hebdomadaire « Antenna », et la juriste Maria Sambur. La plainte porte notamment sur des articles touchant à l’affaire Gongadze – un journaliste ukrainien assassiné en 2000 (consulter des alertes de l’IFEX des 17 et 13 septembre, 24 et 22 juin, 20 mai, 26 et 10 février 2004, entre autres). Un procès devrait se tenir dans les prochains mois.
Consultez le chapitre Ukraine du rapport « Internet sous surveillance » de RSF :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=10663