(JED/IFEX) – Vatankhah Tchanguis, directeur de la radio privée Brakos, émettant à Moissala, localité située à 600 km de N’djamena, capitale du Tchad, a été interpellé et sérieusement battu, le 9 février 2004, sur ordre du préfet du Bahr. Le journaliste a été relâché 48 heures plus tard et se trouverait dans un état critique […]
(JED/IFEX) – Vatankhah Tchanguis, directeur de la radio privée Brakos, émettant à Moissala, localité située à 600 km de N’djamena, capitale du Tchad, a été interpellé et sérieusement battu, le 9 février 2004, sur ordre du préfet du Bahr. Le journaliste a été relâché 48 heures plus tard et se trouverait dans un état critique qui nécessite des soins urgents.
Selon les informations obtenues par JED et confirmées par l’Union des radios privées du Tchad, l’interpellation de Tchanguis faisait suite à une interview d’un homme politique de l’opposition tchadienne diffusée par Radio Brakos.
Dans une lettre de protestation datée du 13 février envoyée au ministre de l’Administration du territoire et de la sécurité et dont copies ont été envoyées au président de la République Idriss Deby, au premier ministre et au président du Haut Conseil de la Communication (HCC), JED a exprimé sa totale désapprobation au sujet de l’interpellation et du passage à tabac du directeur de Radio Brakos. JED a ajouté que « l’arrestation et le passage à tabac du directeur de la Radio Brakos est non seulement une atteinte grave au droit d’informer et d’être informé mais aussi une grave atteinte à l’intégrité physique d’un homme ». JED a, en outre, estimé « qu’il n’y a rien qui puisse justifier un tel mauvais traitement d’un journaliste en raison de ses opinions ou de son travail » et qu’il s’agit là « des pratiques d’un autre âge qui n’honorent ni le Tchad, ni l’Afrique ».
JED a demandé au gouvernement tchadien de « respecter ses engagements nationaux et internationaux en matière des droits de l’Homme en général et de la liberté de la presse en particulier en condamnant publiquement cet acte », et au HCC de « tout mettre en oeuvre pour que les responsables de cette bavure soient sévèrement sanctionnés ». A défaut de le faire, JED a dit qu’il « considérera cette arrestation comme une volonté manifeste des autorités tchadiennes de faire taire un journaliste et un média qui dérange par son professionnalisme, et partant, une attaque en règle contre la liberté d’expression ».