(JED/IFEX) – Journaliste en danger (JED), exprime ses vives inquiétudes à la suite de l’attaque menée par la police congolaise au siège de la chaîne privée de télévision Tropicana TV, émettant de Kinshasa. Selon des informations recueillies par JED, au moins une dizaine d’éléments armés appartenant aux services spéciaux de la police nationale congolaise ont […]
(JED/IFEX) – Journaliste en danger (JED), exprime ses vives inquiétudes à la suite de l’attaque menée par la police congolaise au siège de la chaîne privée de télévision Tropicana TV, émettant de Kinshasa.
Selon des informations recueillies par JED, au moins une dizaine d’éléments armés appartenant aux services spéciaux de la police nationale congolaise ont fait irruption, vendredi 31 mars 2006 vers 10h00 (heure locale) dans les locaux de Tropicana TV. Ces hommes, conduits par le nommé capitaine Thierry, ont forcé l’entrée de la chaîne et menacé bruyamment tout le personnel trouvé sur place, avant de se saisir du rédacteur en chef, Diego Mfisia, qu’ils ont roué de coups et emmené au poste de police communément appelé Kin Mazière où il a été gardé à vue pendant au moins trois heures avant d’être relâché.
Selon les mêmes témoignages, deux musiciens de l’orchestre Makoma, un groupe religieux évoluant en Europe, ont fait partie de « l’expédition punitive » contre Tropicana TV qu’ils accusent d’avoir diffusé sans autorisation des clips de leur nouvel album, alors que ce dernier n’est pas encore officiellement mis sur le marché.
Contacté par JED, le directeur des informations de Tropicana TV, Kabeya Pindi Pasi a rejeté ces accusations en expliquant que le CD contenant ces clips avait été bel et bien remis à un chroniqueur de musique de sa chaîne, Henriette Kanjinga, par un des producteurs du groupe, Makoma, sans consigne particulière pour ne pas le diffuser. Kanjinga a été, à son tour, interpellée par la même police lorsqu’elle s’est présentée pour restituer le CD querellé.
Aucune plainte officielle du groupe Makoma n’avait été déposée à Tropicana TV, ni exhibée par la police au moment de l’attaque du siège de la chaîne.
Pour JED, cette réaction disproportionnée et violente de la police contre un média est un signal très négatif sur la volonté des autorités congolaises à laisser les journalistes faire leur travail en toute liberté.
JED demande au gouvernement congolais de donner des garanties quant à la sécurisation physique des journalistes et des organes de presse en cette période électorale.