**Mise à jour d’alerte de l’IFEX du 6 septembre 2000** (JED/IFEX) – Dans une lettre adressée le 4 septembre 2000 au Procureur général de la République, Luhonge Kabinda Ngoy, JED a demandé la libération de Franck Baku Fuita et Franck Ngyke, respectivement rédacteur en chef et chef de la rubrique politique du quotidien « La Référence […]
**Mise à jour d’alerte de l’IFEX du 6 septembre 2000**
(JED/IFEX) – Dans une lettre adressée le 4 septembre 2000 au Procureur général de la République, Luhonge Kabinda Ngoy, JED a demandé la libération de Franck Baku Fuita et Franck Ngyke, respectivement rédacteur en chef et chef de la rubrique politique du quotidien « La Référence Plus ».
Sans entrer dans le fond de ces deux affaires, JED a dit qu’elle « tient au respect du droit que ces deux journalistes ont à une justice équitable caractérisée par la présomption d’innocence, le respect de la procédure pénale, l’assistance des avocats, les visites des membres des familles et des proches, le traitement correct en ce qui concerne les conditions de détention, l’alimentation ainsi que les soins de santé ».
D’autre part, JED a rappele que la République démocratique du Congo est partie aux instruments juridiques internationaux qui garantissent la liberté d’expression et d’opinion. Il s’agit, notamment, de la Déclaration universelle des droits de l’homme, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. L’organisation a soutenu que « c’est, justement, au nom de ces textes qu’aucun pays démocratique n’emprisonne des journalistes pour des affaires de presse ». Aussi, a precise JED, la Commission des Nations unies pour les droits de l’homme a établi, le 14 juillet 1992, que » la détention en tant que sanction négative de l’expression d’une opinion constitue l’un des moyens les plus répréhensibles destinés à imposer le silence et, de ce fait, est une violation grave des droits de l’homme « .
Dans le meme ordre d’idées, JED a dit au Procureur général de la République que « l’arrestation de Franck Baku et Franck Ngyke est en contradiction avec les promesses que vous avez faites aux journalistes réunis par notre organisation, en juillet 1999, à l’occasion des matinées juridiques de la presse que vous aviez bien accepté de parrainer ».
D’après les informations obtenues par JED, Baku a été arrêté le vendredi 1er septembre, sur ordre du Procureur général de la République, alors qu’il répondait à un rendez-vous que ce dernier lui avait fixé en son bureau le même jour. Saisi par un agent de la Police judiciaire des parquets, qui a établi un mandat d’arrêt provisoire, Baku a été immédiatement envoyé au cachot dit « Casier judiciaire » à Kinshasa/Gombe, en fin d’apès-midi.
Le samedi 2 septembre, Baku a été de nouveau entendu, cette fois, par un officier du ministère public du parquet près le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe. Ce dernier lui a signifié, sur mandat d’arrêt, qu’il était inculpé pour « outrage à la magistrature ».
Il est rapporté que le tort de Baku, c’est d’avoir parlé d’une justice « inique » à propos d’ une affaire de divorce entre un ancien dignitaire du régime déchu de Mobutu et son épouse, dans un article publié dans l’édition No 1958 du 31 août.
Baku a été transféré, le lundi 4 septembre, au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK, ex-Prison centrale de Makala).
Quant à Ngyke, il a été arrêté le dimanche 3 septembre à 7 heures du matin (heure locale), à son domicile, par des personnes en civil se réclamant de l’Agence nationale de renseignements (ANR) et conduit dans un cachot de ladite Agence à Kinshasa/Gombe. Les motifs de cette nouvelle arrestation d’un journaliste de « La Référence Plus », en l’espace de 48 heures, ne sont pas encore connus.
Dans un e-mail adressé à JED, Me Lumeya dhu Maleghi, avocat au barreau de Kinshasa et membre de l’association congolaise Avocats sans frontières (ASF), a offert de défendre le journaliste Baku et son confrère Ngyke.