(JED/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de JED, daté du 2 novembre 2005 : Détention illégale de l’Editeur-Directeur de l’Alerte JED demande à l’AG de l’ANR de ne pas être juge et partie et de transférer le dossier du journaliste à la Justice, seule compétente de connaître des délits de presse Kinshasa, le 2 […]
(JED/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de JED, daté du 2 novembre 2005 :
Détention illégale de l’Editeur-Directeur de l’Alerte
JED demande à l’AG de l’ANR de ne pas être juge et partie et de transférer le dossier du journaliste à la Justice, seule compétente de connaître des délits de presse
Kinshasa, le 2 novembre 2005
Dans une lettre adressée, mardi 1er novembre 2005, à M. Lando Lurhakumbirwa, Administrateur Général de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), Journaliste en danger (JED), organisation indépendante et non partisane de défense et de promotion de la liberté de la presse et Réseau d’alerte de l’Organisation des médias d’Afrique centrale (OMAC), a exprimé sa préoccupation et son indignation à la suite de l’enlèvement et de la détention illégale à l’ANR/Petit Pont, depuis 7 jours, de Jean-Marie Kanku, Editeur-directeur du journal L’Alerte, paraissant à Kinshasa.
JED a demandé à l’Administrateur général de l’ANR de libérer purement et simplement le journaliste et à défaut, s’il « estime, légitimement, que son honneur et sa considération ont été entamés par les écrits du journal, de ne pas être juge et partie et de saisir la justice, seule compétente à connaître des infractions commises par voie de presse ».
Cette demande, JED la fonde sur les faits suivants :
– La personne qui a fait les déclarations reprises par le journal (le député Thierry Bongo) n’est pas inquiétée et que le journaliste donne tout l’air de constituer le maillon faible dans cette affaire ;
– Tout indique que le journaliste Jean-Marie Kanku est le prisonnier personnel de l’AG de l’ANR parce qu’il a osé donner la parole à quelqu’un qui l’a critiqué, à tort ou à raison ;
– Depuis le 8 mars 2001, le chef de l’Etat avait décidé la fermeture de tous les lieux de détention illégale ne relevant pas du contrôle du Parquet général de la République ;
– Dans cette affaire, l’AG de l’ANR est juge et partie au risque d’abuser de sa position pour se rendre justice ;
– Aucune législation congolaise ne donne mandat à l’ANR de connaître des délits de presse ;
– Le journaliste souffre de l’hypertension et d’une gastrite chronique. La diète à laquelle il serait soumis ne pourra qu’entamer sérieusement son état de santé ;
Jean-Marie Kanku a été appréhendé, en dehors de toutes les normes en la matière, le vendredi 28 octobre 2005, sur le boulevard Lumumba au niveau de la commune de N’Djili par trois hommes en civils armés qui l’ont immédiatement conduit dans un des locaux de la Direction générale de l’ANR à Kinshasa/Petit Pont.
Jusque lundi 31 octobre 2005, le journaliste n’avait pas été autorisé à entrer en contact ni avec sa famille, ni avec sa rédaction en violation de la loi. Son épouse avait passé, en vain, la journée du 31 octobre devant les bureaux de l’ANR dans l’espoir de voir son époux.
Le journal L’Alerte a publié, la semaine dernière, une série d’articles dans lesquels un député du nom de Thierry Bongo s’en prenait vertement à l’Administrateur Général de l’ANR, le présentant comme un « ennemi du Congo » et l’accusant, entre autres, de détournement des fonds publics alloués à ses services de recherche.
Tshivis Tshivuadi
Secrétaire général
D. M’Baya Tshimanga
Président