(JED/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de JED : Journaliste en danger dénonce les tentatives de musellement de la presse Kinshasa, le 14 juin 2004 Journaliste en danger (JED), organisation indépendante et non partisane de défense et de promotion de la liberté de la presse et Réseau d’alertes de l’OMAC (Organisation des médias d’Afrique […]
(JED/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de JED :
Journaliste en danger dénonce les tentatives de musellement de la presse
Kinshasa, le 14 juin 2004
Journaliste en danger (JED), organisation indépendante et non partisane de défense et de promotion de la liberté de la presse et Réseau d’alertes de l’OMAC (Organisation des médias d’Afrique centrale), a pris connaissance de la note circulaire N° 001/CAB.MIN/PRES&INFO/2004 diffusée le 12 juin 2004 par le ministère de la Presse et de l’Information, avec en concerne : « Strict respect des consignes éditoriales en cette période de crise ».
Dans sa note, le ministre Vital Kamerhe écrit notamment « qu’en cette période des événements troubles (Bukavu, coup d’Etat manqué à Kinshasa), la gestion de l’information relève des actions stratégiques en rapport avec les questions liées à la défense et à la sécurité intérieure de l’Etat ».
Le ministre termine en disant que : « Les rédactions qui agiront dans les sens de publier des informations tendancieuses, notamment les discours incitants à la haine ethnique et à la désobéissance civile, tout comme celles qui tiendront des propos tendant à démoraliser les Forces Armées Congolaises ou à traiter avec légèreté tous ces événements malheureux (. . .) se verront appliquer toute la rigueur de la loi ».
Journaliste en danger (JED) s’inquiète des menaces à peine voilées contenues dans la note du ministre et dénonce les tentatives répétées de museler la presse ou d’imposer une ligne éditoriale aux organes de presse qui dérangent par leur indépendance et leur professionnalisme et ainsi éviter toute critique et toute contradiction.
Journaliste en danger (JED) rappelle que la République démocratique du Congo (RDC) n’a pas été placée sous un état d’urgence, et que de ce fait, une note circulaire d’un ministre ne peut pas aller à l’encontre des dispositions pertinentes de la Constitution de la Transition qui, dans ses articles 27, 28 et 29, garantissent sans ambages la liberté de la presse, le droit d’informer et d’être informé, le pluralisme des médias et des opinions.
Il en est de même des articles 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et du Pacte internationale relatif aux droits civiques et politiques, auxquels la République démocratique du Congo est partie.
Dès lors Journaliste en danger (JED) considère que la liberté de la presse n’est pas un « Cadeau du Prince », et que le rôle de la presse, en tout temps, demeure celui de chercher, de traiter et de diffuser des informations et des idées nécessaires à la connaissance et au débat démocratique dans un pays, dans le strict respect de son code d’éthique et de déontologie.