(JED/IFEX) – La Haute Autorité des Médias (HAM), organe public de régulation des médias en République démocratique du Congo (RDC), a suspendu, le 13 janvier 2005 pour une durée d’un mois, l’émission « Forum des medias », produite et diffusée chaque dimanche et lundi soir sur la deuxième chaîne de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), chaîne publique. […]
(JED/IFEX) – La Haute Autorité des Médias (HAM), organe public de régulation des médias en République démocratique du Congo (RDC), a suspendu, le 13 janvier 2005 pour une durée d’un mois, l’émission « Forum des medias », produite et diffusée chaque dimanche et lundi soir sur la deuxième chaîne de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), chaîne publique.
Dans l’exposé des motifs justifiant cette décision, la HAM dit que « l’émission « Forum des medias » s’illustre depuis quelques mois dans les violations des règles d’éthique et de son propre cahier des charges ». L’instance de régulation rappelle que, dans son communiqué du 19 mai 2004, elle avait recommandé aux autorités de la RTNC « de bien vouloir conformer cette émission à son cahier des charges de manière à en réduire les extrapolations et les dérives déplorées par des nombreux téléspectateurs ».
« Forum des médias » est une émission controversée dans laquelle se retrouvent chaque semaine des « invités » pour décortiquer l’actualité. Depuis quelques mois, cette émission, dont on dit qu’elle est totalement contrôlée par le ministère de l’Information et de la Presse, était devenue le lieu de tous les extrémismes. Réunissant pratiquement les mêmes personnes chaque semaine, cette émission était devenue l’instrument de lynchage médiatique de tous ceux qui s’écartent de la vision officielle des événements en cours en RDC.
Le vice-président de la République, Azarias Ruberwa, et toutes les personnes d’expression rwandophone étaient les cibles principales de cette émission. Il en a été de même d’un autre vice-président, Jean Pierre Bemba. Le président de JED avait été accusé en direct dans cette émission, fin 2004, de « distribuer des tracts dans des ambassades » pour discréditer l’émission.
JED, qui salue cette décision, rappelle que le 14 mai 2004, dans une lettre conjointe à l’administrateur délégué général de la RTNC, JED et Reporters sans frontières (RSF) avaient dénoncé les « dérives dangereuses » observées dans cette émission et caractérisées par des appels au meurtre et des incitations à la discrimination ethnique. La direction de la RTNC avait répondu à cette lettre en promettant des sanctions disciplinaires à l’endroit de l’animateur si les choses ne changeaient pas.