(JED/IFEX) – Journaliste en danger (JED), organisation indépendante et non partisane de défense et de promotion de la liberté de la presse, et Réseau d’alerte de l’OMAC (Organisation des Médias d’Afrique Centrale), exprime ses vives inquiétudes à la suite de la fermeture, mercredi 11 janvier 2006, de Radio Mwangaza émettant à Kisangani, Chef-lieu de la […]
(JED/IFEX) – Journaliste en danger (JED), organisation indépendante et non partisane de défense et de promotion de la liberté de la presse, et Réseau d’alerte de l’OMAC (Organisation des Médias d’Afrique Centrale), exprime ses vives inquiétudes à la suite de la fermeture, mercredi 11 janvier 2006, de Radio Mwangaza émettant à Kisangani, Chef-lieu de la Province Orientale, au Nord-Est de la République démocratique du Congo.
Deux agents du Parquet Général près la Cour d’Appel de Kisangani ont, en effet, procédé à la mise des scellés sur les installations de Radio Mwangaza, à l’instigation de Monsieur Bamwenela, directeur provincial de la Soneca (Société nationale des éditeurs, compositeurs et auteurs).
La Soneca reproche à la radio de n’avoir pas payé la somme de 10 $US mensuel des droits d’auteurs des musiques qu’elle diffuse.
Selon M. Jean-Pierre Lifoli, directeur de cette radio, « M. Bamwenela ne lui a jamais présenté un document officiel de la Soneca ». M. Bamwenela avait commencé par sommer la radio de payer 1 000 $US comme droit d’auteur depuis le 29 décembre 2004, deux semaines après sa création. Quelques temps après, le même directeur avait revu la somme à la baisse, soit 500 $US, au motif « qu’il avait compris que la radio n’avait pas assez d’argent ». Avant d’exiger finalement la somme de 10 $US.
Le 25 juin 2005, Célestin Bwanga, Jean-Pierre Lifoli et Albert Djoke, respectivement directeurs de programmes de la radiotélévision Amani, de Radio Mwangaza et de Radio Inter Viens et Vois, avaient été interpellés au Tribunal de Grande Instance de Kisangani pour « non paiement de 1 000 $US des taxes à la Soneca ». Mais seule la radio Mwangaza a été frappée.
Selon des informations parvenues à JED, cette décision intervient après la diffusion par la radio d’une information « demandant au gouvernement de respecter ses engagements pour éviter la grève des enseignants et des infirmiers qui a débuté à Kisangani depuis bientôt deux semaines ».
Tout en reconnaissant à la Soneca le droit de recouvrer des droits dûs, JED estime que ces taxes doivent être fixées de commun accord pour ne pas asphyxier des médias associatifs communautaires qui n’ont aucun but lucratif.
JED considère enfin que « exercer des pressions économiques sur des médias peut être le moyen le plus répréhensible de réduire au silence des médias qui dérangent par leur indépendance et leur professionnalisme, surtout en cette période pré-électorale où des acteurs politiques chercheraient à avoir un contrôle sur les médias ».