Blaise Bahisha a été arrêté par la police nationale congolaise le 17 avril 2013 à Goma. Il est accusé de "participation à un mouvement insurrectionnel." Blaise Bahisha s’est exilé à Goma, le 30 mars 2013, après avoir été menacé de mort par les membres du M23 dans la ville de Rutchuru.
Reporters sans frontières est très préoccupée par la détention, depuis plus d’une semaine, à Goma (capitale du Nord-Kivu, est de la RDC), de Blaise Bahisha, directeur de Radio Sauti ya Rutchuru, une station communautaire basée à Rutchuru, à 70 kilomètres au nord de la ville.
Le journaliste a été arrêté par la police nationale congolaise le 17 avril 2013, puis remis quelques jours plus tard à l’auditorat militaire supérieur du Nord-Kivu. Il est accusé d’espionnage au profit des rebelles du M23 et de « participation à un mouvement insurrectionnel. »
« La détention du journaliste Blaise Bahisha doit uniquement à la paranoïa des forces de sécurité congolaises. Cet homme est innocent et n’a rien d’un espion à la solde des rebelles du M23. Au contraire, il a fui la ville de Rutchuru pour échapper à la pression que les rebelles faisaient peser sur lui et sa radio. Injustes et grotesques, son arrestation et les accusations portées contre lui ajoutent à la situation déjà difficile qu’il traverse. Nous demandons à l’auditorat militaire supérieur du Nord-Kivu de le relâcher sans délai », a déclaré l’organisation.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières auprès de Journalistes en danger, son organisation partenaire en RDC, et de plusieurs sources locales, Blaise Bahisha s’est exilé à Goma, le 30 mars 2013, après avoir été menacé de mort par les membres du M23 dans la ville de Rutchuru. L’administrateur du territoire de Rutchuru, M. Benjamin M’Ponimpa, venait de le remplacer comme directeur de Radio Sauti ya Rutchuru en raison de sa réticence à diffuser la propagande anti-gouvernementale des rebelles.
Le 23 avril, Blaise Bahisha a été inculpé pour « espionnage et atteinte grave à la sécurité de l’Etat ». Les autorités lui reprochent d’être en possession d’un ordinateur volé par des rebelles du M23.
Il est demandé au journaliste de payer la somme de 1 000 dollars (800 euros).
Interrogé par Reporters sans frontières, l’auditeur militaire supérieur du Nord-Kivu a affirmé : « Si les faits qui lui sont reprochés ne sont pas établis, j’ordonnerai sa libération immédiate. S’ils le sont, nous plaiderons pour qu’il bénéficie d’une libération provisoire. Nous sommes en train de travailler sereinement sur son dossier, avec ses avocats. J’attends des instructions de Kinshasa. Je crois que avant samedi (le 27 avril) il pourra être relâché ».
Pour plus d’information sur la liberté de la presse en République démocratique du Congo.