RSF condamne les attaques dont ont été victimes des journalistes dans l'Etat du Jammu-et-Cachemire (nord de l'Inde) alors qu'ils couvraient les élections législatives qui se déroulent en plusieurs phases, entre le 7 avril et le 12 mai 2014.
Reporters sans frontières condamne les attaques dont ont été victimes des journalistes dans l’Etat du Jammu-et-Cachemire (nord de l’Inde) alors qu’ils couvraient les élections législatives qui se déroulent en plusieurs phases, entre le 7 avril et le 12 mai.
Le 19 avril 2014, le correspondant local de la chaîne de télévision Times Now, Sheikh Inayet et le journaliste Zahoor Ahmad Bhat, travaillant pour le Sharherbeen Times, couvraient le meeting électoral d’un parti politique local dans le district de Bandipora (État du Jammu-et-Cachemire) quand ils ont été grievement blessés par des membres du Groupe des Opérations Spéciales (Special Operation Group, SOG), unité d’élite anti-insurrection, des officiers de police ainsi que des réservistes. Le 24 avril, un photo-journaliste a été attaqué par la police de la ville de Kulgam. Javed Dar, collaborateur de l’agence Xinhua News aurait été blessé tandis que les vitres du véhicule du journaliste travaillant avec lui, Farooq Javed Khan, ont été cassées.
Le 24 avril, deux journalistes, Shabnam Fayz de Munsif TV et Aadil Umar Shah de Voice TV ont été hospitalisés après avoir été frappés par la police alors qu’ils couvraient des protestations dans la ville de Pulwama (à l’ouest de Srinagar).
« Nous demandons au gouvernement central de faire la lumière sur ces agressions et de prendre les mesures nécessaires pour arrêter et punir les coupables. Les autorités du Cachemire doivent cesser d’entraver le travail des journalistes et de contrôler la circulation de l’information dans la région », déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières.
« Dans un contexte de tensions électorales qui affectent la région, il est vital que les autorités favorisent la transparence du scrutin et permettent au débat démocratique de s’épanouir. Le Cachemire doit cesser d’être une zone de non-droit où les journalistes risquent à chaque instant leur sécurité physique », ajoute Benjamin Ismaïl.
Sheikh Inayet a déclaré à Reporters sans frontières avoir été « encerclé par une vingtaine d’officiers, qui se sont mis à nous frapper avec la crosse de leurs armes et des canes aussitôt après avoir entendu que nous étions journalistes pour Times Now. Ils ont également saisi et endommagé nos appareils photos. Zahoor Ahmad Bhat a pour sa part témoigné avoir été frappé jusqu’à ce qu’il s’évanouisse.
Des journalistes de Srinagar (au sud du district de Bandipora) ont organisé le 3 avril un sit-in pour protester contre le faible nombre d’accréditations délivrées aux journalistes, ce qui entrave la couverture du processus de dépôt de candidature.
L’Inde occupe la 140e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2014édité par Reporters sans frontières.