Dans le cadre de sa campagne pour la libération des journalistes en Turquie, la FIJ a encouragé ses syndicats membres à «adopter» un journaliste en prison.
(IFJ/IFEX) – le 2 mai 2012 – La Fédération Européenne des Journalistes (FEJ), le groupe européen de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), a marqué aujourd’hui la Journée mondiale de la liberté de la presse en mettant l’accent sur les graves menaces pesant sur la liberté de la presse en Europe, avec un accent particulier sur les plus de 100 journalistes emprisonnés en Turquie.
La FEJ a également marqué la Journée en appelant à une action de l’UE pour soutenir la campagne pour la liberté de presse en Hongrie.
« La Hongrie a montré que la mobilisation des forces démocratiques peut avoir un certain impact sur l’opinion publique, mais nos collègues hongrois ont encore un long chemin à parcourir en raison de la pression sans précédent exercée sur le gouvernement. Nous devons donc poursuivre nos efforts pour les droits des journalistes », a déclaré le Président de la FEJ, Arne König. La FEJ appelle le Conseil de l’Union européenne, avec le soutien du Parlement européen et de la Commission européenne, à prendre des mesures contre la Hongrie en vertu de l’article 7 du Traité de l’UE, au motif que la détérioration de la liberté des médias dans le pays constitue un risque évident de violation des valeurs communes de l’UE. En vertu de cette disposition, le conseil peut suspendre les droits de l’Etat membre fautif, y compris les droits de vote de ses représentants dans le conseil.
« Malheureusement, en Turquie cette pression a encore eu moins d’impact, jusqu’à présent », a déclaré Arne König, « mais notre travail concerté concernant le nombre spectaculaire de journalistes en prison a mis la Turquie en tête des priorités de nos syndicats. »
Dans le cadre de la campagne de la FEJ pour la libération des journalistes en Turquie, l’organisation a encouragé ses syndicats membres à «adopter» un journaliste en prison. Il s’agit de montrer sa solidarité et son soutien à un(e) journaliste en particulier jusqu’à sa libération en prenant des nouvelles de sa situation, en correspondant avec le ou la journaliste emprisonné(e) et en mettant le cas en exergue auprès des membres du syndicat au niveau national ou régional.
Les syndicats de la FEJ en Belgique, en France, au Royaume-Uni, en Hongrie, en Allemagne, en Espagne, en Suède et en Italie ont déjà été mis en contact avec des journalistes. Le syndicat finlandais des journalistes et des groupes de journalistes formés au sein de médias en Norvège et en Suède ont également demandé de prendre part à ce programme. La semaine dernière, le 30 avril, le membre italien de la FEJ, la Federazione Nationale della Stampa, a envoyé un observateur au procès du journaliste qu’ils avaient «adopté», Baha Okar, rédacteur en chef du magazine Bilim ve Gelecek. M. Okar, qui était en prison depuis 2010, a été libéré lors de l’audience, même si les accusations portées contre lui ne sont pas encore levées et si le procès va se poursuivre.
Plus de 100 journalistes sont actuellement en prison en Turquie, et le syndicat membre de la FEJ, le Syndicat turque des journalistes, TGS, est à la tête d’une coalition pour la Liberté pour obtenir qu’ils soient libérés et que la primauté du droit soit respectée. Toujours en Turquie, la FEJ s’inquiète aussi des fortes pressions exercées sur les journalistes pour qu’ils quittent le syndicat, ce qui constitue une atteinte flagrante aux libertés syndicales.
Un débat spécial sur la liberté de la presse en Europe aura lieu lors de la prochaine réunion annuelle de la FEJ qui se tiendra cette année du 15 au 17 juin à Bergame.
Partout en l’Europe et dans le monde, les organisations de journalistes envisagent de mettre en évidence d’autres questions pressantes dans leurs communautés, pays et régions dans le cadre de la célébration annuelle de la liberté de la presse.
Vous pouvez consulter sur notre page Facebook des photos des journalistes « adoptés » et des informations à leur sujet.