(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Abdul-Rahim Mohammed Hussein, RSF a protesté contre la suspension pour deux jours du quotidien anglophone « Khartoum Monitor. « C’est la deuxième fois en à peine un mois que les autorités soudanaises interdisent la diffusion du Khartoum Monitor lorsqu’il s’exprime sur le conflit entre le nord et […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Abdul-Rahim Mohammed Hussein, RSF a protesté contre la suspension pour deux jours du quotidien anglophone « Khartoum Monitor. « C’est la deuxième fois en à peine un mois que les autorités soudanaises interdisent la diffusion du Khartoum Monitor lorsqu’il s’exprime sur le conflit entre le nord et le sud du pays », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Ce journal est devenu la bête noire du pouvoir, qui cherche tous les prétextes pour le museler. Nous vous demandons de mettre un terme à ce harcèlement », a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, les autorités soudanaises ont suspendu pour deux jours, à partir du 12 octobre 2001, l’unique quotidien anglophone du pays, « Khartoum Monitor ». Le Conseil national de la presse (organe dépendant directement du chef de l’État avec tout pouvoir pour suspendre les journaux, les interdire ou condamner leur éditeur à des amendes) a appelé la direction du journal, l’informant que le quotidien ne devait pas paraître les 12 et 13 octobre. Dans un article du 7 octobre, « Khartoum Monitor » avait rapporté le mécontentement des sudistes après les propos du conseiller présidentiel Ghazi Salah El Din, sur le rejet d’un processus d’autodétermination du Sud-Soudan, en guerre depuis 1983 avec le nord du pays.
« Khartoum Monitor » est l’unique quotidien paraissant en langue anglaise. Il est connu pour ses critiques sur la politique du gouvernement, tout particulièrement au sud du pays. Il avait déjà été suspendu pour trois jours, les 11, 12 et 13 septembre, sur décision du Conseil national de la presse. Cette décision avait été prise à la suite de la publication d’articles, en août et septembre, jugés « nuisibles » aux relations entre le Nord et le Sud. Les journalistes travaillant pour « Khartoum Monitor » ont également fait l’objet, au cours de l’année, de plusieurs arrestations : le 24 février, Alfred Taban et Albino Okeny, respectivement directeur et rédacteur en chef du quotidien, ont été retenus quelques heures par la police. Le 12 avril, Taban a été arrêté par les forces de sécurité en vertu de la loi d’urgence qui leur permet de détenir un « suspect » pendant 90 jours sans inculpation (consulter des alertes de l’IFEX des 16 et 12 avril 2001). En juin 2001, Taban n’a pas pu quitter le pays alors qu’il souhaitait se rendre en Tanzanie pour assister à une rencontre internationale entre des journalistes et des organisations non gouvernementales. Aucune raison n’avait été invoquée pour motiver ce refus.