(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande la libération d’Agnès Uwimana Nkusi, directrice de publication du bimensuel privé « Umurabyo », incarcérée au commissariat de police du quartier Muhima, à Kigali, depuis le 12 janvier 2007. « Le gouvernement ne peut pas à la fois se défendre de ne pas supporter la critique et s’en prendre systématiquement à la […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande la libération d’Agnès Uwimana Nkusi, directrice de publication du bimensuel privé « Umurabyo », incarcérée au commissariat de police du quartier Muhima, à Kigali, depuis le 12 janvier 2007.
« Le gouvernement ne peut pas à la fois se défendre de ne pas supporter la critique et s’en prendre systématiquement à la presse indépendante avec tous les instruments qu’une législation liberticide met à sa disposition. Dans une démocratie, la régulation des médias n’est pas du ressort de la police, mais d’outils indépendants et respectés par tous », a déclaré Reporters sans frontières.
Agnès Uwimana Nkusi a été arrêtée le 12 janvier par la police rwandaise sur ordre du parquet du district de Nyarugenge. Poursuivie pour « sectarisme » et « discrimination », elle a été interrogée par le substitut du procureur sur l’origine d’une lettre ouverte aux journalistes indépendants, publiée dans le numéro 11 d' »Umurabyo ». Ce texte dénonçait les atteintes à la liberté de la presse au Rwanda. Selon la police, les autorités entendent appréhender les sources de la journaliste et les poursuivre pour les mêmes charges. La journaliste doit être présentée à un juge le 16 janvier. Celui-ci doit statuer sur son maintien en détention.
« Umurabyo », une des rares publications critiques paraissant à Kigali, avait déjà été au centre d’une polémique pour avoir publié, dans son numéro 10, un article intitulé : « Celui qui tue un tutsi a des problèmes, mais celui qui tue un hutu est libre ». Le Haut Conseil de la presse, un organe de régulation des médias contrôlé par le pouvoir, avait requis trois mois de suspension pour le journal. La décision n’avait pas encore été validée par le ministre de l’Information, comme la loi le requiert, quand Agnès Uwimana Nkusi a été arrêtée.