Le MFWA est consterné par la violente tentative d’assassinat de Maïmouna Ndour Faye, et réitère son appel à des enquêtes rapides menant à l’arrestation des coupables.
Cet article a été initialement publié sur mfwa.org le 2 mars 2024.
La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne fermement l’agression brutale de Maïmouna Ndour Faye, directrice de la chaîne de télévision 7TV, basée à Dakar, et demande instamment au gouvernement d’accélérer les enquêtes en vue de l’arrestation de l’auteur de l’agression.
Le 29 février 2024, le Sénégal a été choqué par la violente agression dont a été victime Maïmouna Ndour Faye, devant son domicile. L’agresseur, qui n’a pas encore été identifié, lui a tendu une embuscade, l’a poignardée à plusieurs reprises et l’a traînée sur plusieurs mètres avant de la laisser inconsciente et couverte de sang.
L’incident macabre s’est produit dans la soirée, peu après l’émission de Maïmouna Ndour Faye qui recevait Farba Ngom, député et responsable de la propagande de l’Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir.
Heureusement, les premiers examens médicaux indiquent que les blessures de Maïmouna Ndour Faye ne sont pas fatales et qu’elle réagit au traitement. Ibrahima Lissa Faye, président de la Coordination des Associations de Presse (CAP), et Mamadou Awa Ndiaye, présentateur du journal télévisé de 7TV, ont confirmé son état de santé.
L’agression a suscité une très grande réprobation de la part des journalistes, des membres de la société civile et des personnalités politiques, qui l’ont unanimement qualifiée de « lâche » et de « méprisable ».
Le Président Macky Sall a condamné ces violences en soulignant que « la liberté de la presse est un droit fondamental qui doit être protégé et respecté en toutes circonstances. Aucune forme de violence ne peut être tolérée et les responsables de cette attaque devront répondre de leurs actes devant la justice ».
Dans la même déclaration sur le réseau social X, il a réaffirmé son engagement à créer un environnement sûr pour les professionnels des médias dans le pays.
« Ce pays glisse sur une pente dangereuse depuis quelques annees avec la dictature de la pensée unique. Nous qui animons des émissions politiques sommes insultés et menacés à longueur de journée. Aujourd’hui les intellectuels et certains politiciens ont fui le débat public pour ne pas avoir à etre victimes de ces individus », se lamente Mamadou Awa Ndiaye, un collègue de Mame Faye, qui s’est entretenu avec la MFWA à travers une application de messagerie.
Mame Diarra Ndiaye, éminente journaliste et militante pour la justice sociale, a exprimé sa profonde indignation face à l’agression brutale de Mme Maimouna Ndour Faye au Sénégal, au début du Mois de la femme, le 1er mars 2024. À l’approche de la Journée internationale de la femme, elle a lancé un appel à la solidarité et à l’action contre la culture de l’impunité et de la violence. La justice a été demandée non seulement pour Mme Ndour Faye, mais aussi pour toutes les victimes de violences policières, d’arrestations arbitraires et pour toutes les voix réduites au silence.
Plusieurs autres personnalités ont condamné ce qu’elles ont qualifié d’acte criminel et ont exprimé leur solidarité avec elle.
Karim Wade a déclaré que « l’attaque contre Maimouna Ndour Faye est une attaque contre nous tous », soulignant l’importance de soutenir la victime.
La direction de campagne du candidat Amadou BA a dénoncé cette « agression violente » et a demandé que les coupables soient retrouvés et punis, déclarant que cet acte était « inacceptable dans une démocratie majeure ».
La Coalition Khalifa Président a également condamné fermement l’attaque, dénonçant « un niveau d’intolérance qui sévit dans notre société » et exprimant sa solidarité avec Maimouna Ndour Faye.
La coalition Diomaye Président a souhaité un bon rétablissement à la journaliste et a également condamné l’attaque brutale.
Le ministre de l’Intérieur, Sidiki Kaba, s’est rendu au chevet de la victime et a qualifié l’acte d’« ignoble », ordonnant aux services compétents de rechercher et d’appréhender les auteurs.
Le ministre de la communication, Moussa Bocar Thiam, a fermement condamné l’attaque, la qualifiant d’« acte ignoble et de tentative d’assassinat », et a assuré que l’État ferait tout ce qui est en son pouvoir pour identifier les coupables.
Enfin, les organisations de défense des droits humains ont également exprimé leur indignation et ont appelé à une enquête pour que les auteurs soient traduits en justice. Il s’agit entre autres d’organisations telles que la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (LSDH), ARTICLE 19 Sénégal et Afrique de l’Ouest, Amnesty International Sénégal, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), AfrikaJom Center et AfricTivistes.
La CAP a qualifié l’attaque d’« acte d’une barbarie inacceptable » et a exprimé son inquiétude quant aux attaques récurrentes, en particulier contre les femmes journalistes. Elle s’est engagée à soutenir Maimouna Ndour Faye dans ses efforts juridiques pour s’assurer que les coupables soient appréhendés et punis.
Le MFWA est consterné par la violente tentative d’assassinat de Maïmouna Ndour Faye, et réitère son appel à des enquêtes rapides menant à l’arrestation des coupables. Nous exhortons l’État sénégalais à faire preuve de plus de diligence pour assurer la sécurité de Maïmouna et de tous les autres journalistes, et nous demandons à tous les journalistes d’être plus prudents sur le terrain.