(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République Bachar el-Assad, RSF a exprimé sa profonde inquiétude face aux menaces d’exil qui pèsent sur la famille de Nizar Nayyouf. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au Président d’user de son influence « pour que cessent les mesures d’intimidations sur la famille du […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République Bachar el-Assad, RSF a exprimé sa profonde inquiétude face aux menaces d’exil qui pèsent sur la famille de Nizar Nayyouf. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au Président d’user de son influence « pour que cessent les mesures d’intimidations sur la famille du journaliste ». « C’est faire preuve de lâcheté que d’avoir recours à de telles pratiques pour tenter de faire taire Nizar Nayyouf », a-t-il déclaré.
Selon les informations recueillies par RSF, les autorités ont informé, le 7 novembre 2001, Ali Nayyouf, le père du journaliste, que sa famille avait quinze jours pour condamner officiellement les propos du journaliste. Faute de quoi elle serait contrainte à l’exil. Dans le même temps, un représentant du maire de Lattaquié déclarait à la famille que leur terres étaient confisquées par l’État.
Déjà, à la mi-octobre, un des frères de Nizar Nayyouf, Amjad Nayyouf qui travaillait comme professeur dans un établissement public, a été licencié de son poste, sans raison. Son frère, Mamdouh a reçu la même sanction. Des pressions avaient été précédemment exercées sur les frères pour qu’ils se désolidarisent de Nizar Nayyouf. Ils avaient refusé.
Par ailleurs, Hayane Nayyouf, un troisième frère, actuellement étudiant à l’université Tichrine de Lattaquié, a été menacé par des responsables de l’université. Ceux-ci lui ont affirmé qu’il n’obtiendrait pas ses diplômes, à moins de déclarer officiellement que toutes les déclarations de Nizar Nayyouf sont des mensonges.
Sorti de prison en mai après y avoir passé neuf ans, Nizar Nayyouf réside actuellement en France. Un mandat d’arrêt a été délivré contre lui en septembre. Le journaliste est accusé de « tentative de modification de la Constitution de manière illégale et de publication d’informations mensongères à l’étranger ». Depuis sa libération, il avait tenu, dans les médias arabes, notamment à la chaîne de télévision qatarie Al Jazira, des propos critiques sur le régime syrien.
RSF rappelle que le président syrien, el-Assad, est considéré par l’organisation comme l’un des prédateurs de la liberté de la presse dans le monde. Un journaliste, ‘Adel Isma’il, est actuellement emprisonné en Syrie. Arrêté en 1996, il a été condamné à dix ans de prison.