L'Union européenne exige de ramener la loi dans l'esprit des normes internationales de liberté de la presse et de la Charte européenne des droits fondamentaux.
(FIJ/IEX) – Le 18 février 2011 – La Fédération européenne des journalistes (FEJ), le groupe européen de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), a appelé aujourd’hui la Hongrie à appliquer « une chirurgie radicale » à sa loi controversée sur les médias. Ces changements doivent intervenir à la suite de demandes de l’Union européenne de ramener la loi hongroise dans l’esprit des normes internationales de liberté de la presse et de la Charte européenne des droits fondamentaux.
« Nous avons besoin de chirurgie radicale pour modifier complètement cette loi et remettre la Hongrie sur la bonne voie des normes européennes », a déclaré le Président de la FEJ Arne König. Il s’est félicité des promesses de la Hongrie de répondre aux demandes de la Commission européenne visant à modifier la loi sur les médias, mais il a averti que le compromis atteint hier n’aborde pas la question essentielle, à savoir le manque de respect de la Charte des droits fondamentaux. « Nous avons besoin de plus que des changements cosmétiques et des compromis politiques. Il doit y avoir une action forte et déterminée à relancer le journalisme indépendant en Hongrie », a-t-il déclaré.
Une suggestion de la FEJ à la Hongrie serait d’inclure une référence claire à la Charte des droits fondamentaux dans la loi elle-même. Cela va plus loin que la réponse du 16 février du gouvernement hongrois annonçant des modifications à la loi sur les quatre domaines retenus par la Commission européenne. Ces demandes de modifications concernaient une couverture « équilibrée » des médias, le respect des normes européennes sur l’action en justice selon les pays d’origine, une demande que tous les médias devraient être enregistrés et une large disposition légale pour des actions en justice pour « offense ».
Bien que la Commission européenne se soit déclarée satisfaite de ces changements, la FEJ et les journalistes en Hongrie estiment que ces amendements peuvent être simplement de nature technique et ne régleront pas les problèmes de base causés par la loi. En particulier, la FEJ souligne que les changements proposés par les autorités hongroises ne remettent pas en cause la création d’une Autorité des médias et d’un Conseil des médias, des organes politisés qui peuvent exercer un contrôle potentiellement répressif sur les médias de tous les secteurs.
Le débat autour d’une Résolution du Parlement européen sur cette crise a été reporté. « Nous espérons que les députés européens suivront la situation de près et qu’ils adopteront une Résolution qui défend la liberté de presse le mois prochain », a déclaré M. König. « L’Europe a besoin d’une presse libre et nous ne pouvons pas transiger sur les principes de la démocratie européenne.