(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de la FIJ daté du 26 septembre 2007: La FIJ craint l’assassinat d’un journaliste détenu en Gambie La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a exprimé aujourd’hui sa crainte que Chief Ebrima Manneh, qui est porté disparu depuis plus d’une année et qui est censé être détenu au secret […]
(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de la FIJ daté du 26 septembre 2007:
La FIJ craint l’assassinat d’un journaliste détenu en Gambie
La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a exprimé aujourd’hui sa crainte que Chief Ebrima Manneh, qui est porté disparu depuis plus d’une année et qui est censé être détenu au secret a été tué en prison en Gambie.
« Cette information terrible est extrêmement dévastatrice pour la communauté des médias en Gambie et des journalistes à travers le monde, » a dit Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Nous appelons la police gambienne, la NIA et le gouvernement à fournir des preuves que Chief Ebrima Manneh est vivant car nous croyons fermement qu’ils savent où il se trouve. »
Manneh, un reporter du journal progouvernemental Daily Observer est porté disparu depuis le 7 juillet 2006 et serait détenu par le service des renseignements généraux nationaux (NIA) qui l’a à plusieurs reprises nié. La détention de Manneh serait liée à des informations qu’il aurait transmises à un journaliste étranger qui a écrit un article critique au régime, sur le sommet de l’Union Africaine tenu à Banjul.
En janvier des sources locales et des journaux ont indiqué que le journaliste a été déplacé du siège de la NIA à la prison centrale Mile Two et à des commissariats de police à Kartong (sud de Banjul), Sibanor (dans l’ouest), Kuntaur (centre de la Gambie) et puis à Fatoto (dans l’est).
Manneh aurait été vu pour la dernière fois le 26 juillet prenant des soins à l’hôpital Royal Victoria Teaching Hospital de Banjul.
Une source fiable à la prison Mile Two de la capitale Banjul a dit à la FIJ qu’en juillet Manneh a été pris de sa cellule tard dans une nuit peu de temps après son retour de l’hôpital et les officiers qui l’ont emmené ont dit que Manneh « ne verrait pas le jour suivant ». Depuis cette nuit, la même source dit qu’elle n’a pas entendu parler de Manneh et elle est « convaincue qu’il a été tué. »
« Nous craignons qu’un terrible crime a été commis et le gouvernement essaie de le cacher, » a dit Baglo. « Nous soutenons les recherches de nos collègues pour des réponses et la justice dans cette affaire. »
La FIJ soutient le procès de la Media Foundation for West Africa (MFWA) contre le gouvernement de la Gambie à la Cour de Justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Abuja au Nigeria, sur la « disparition » de Manneh.
Les audiences dans l’affaire reprennent aujourd’hui.
Selon des sources de la FIJ, Manneh serait le troisième journaliste tué en Gambie depuis que le Président Yahya Jammeh a accédé au pouvoir en juillet 1994. Lors des 12 dernières années les journalistes en Gambie ont été victimes d’attaques d’incendies, d’arrestations arbitraires et de détention sans charge, de harcèlement et d’intimidation par les forces de sécurité et de la torture.
Le 16 décembre 2004, le directeur de publication et co-fondateur du journal The Point, Deyda Hydara a été tué par balles et est mort au volant de sa voiture juste a quelques mètre d’un poste de police.
Le 10 avril 2000, Omar Barrow, un journaliste travaillant avec la station de radio Sud FM en Gambie a été abattu et tué par les forces de sécurité gambiennes alors qu’il couvrait une manifestation d’étudiants.
La FIJ représente plus de 600 000 journalistes dans 114 pays dans le monde.