Boukadous est actuellement en train de purger une peine de quatre ans et souffre d'une crise sévère d'asthme.
(FIJ/IFEX) – Le 17 janvier 2011 – La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a aujourd’hui saisi le Premier ministre tunisien, Mohammed Ghannouchi, pour lui demander de libérer le journaliste Fahem Boukadous qui purge une peine de quatre ans et souffre d’une crise sévère d’asthme.
Dans une lettre adressée au Premier ministre Ghannouchi, chef du gouvernement tunisien après la fuite précipitée du président Ben Ali vendredi dernier, la FIJ a fait état d’informations attestant que l’état de santé du journaliste qui souffre de l’asthme se détériore et qu’il a besoin de soins médicaux urgents.
« Nous vous demandons, Excellence, de libérer ce journaliste pour lui sauver la vie », selon la lettre signée par le président de la FIJ Jim Boumelha et le premier Vice-président, M’jahed Younes.
La situation critique du journaliste a été confirmée aujourd’hui par son épouse. « Actuellement, son épouse estime que sa libération est une urgence non seulement pour des raisons politiques et de justice mais aussi pour simple motif humanitaire. C’est une question de vie ou de mort », a déclaré Aidan White, Secrétaire général de la FIJ.
La lettre de la FIJ se réfère aux récentes déclarations du gouvernement tunisien quant à son attachement à la liberté de la presse et rappelle au Premier ministre qu’un appel précédent du 13 octobre 2010 à l’ancien président Ben Ali était resté sans suite.
« Vu le cours des événements politiques en Tunisie et votre promesse de respecter la liberté de la presse et les droits de l’Homme, nous vous demandons vivement d’ordonner la libération immédiate de Boukadous », indique la lettre de la FIJ.
Fahem Boukadous, correspondant de la chaîne satellitaire Al-hiwar Ettounsi (le dialogue tunisien), a été condamné à quatre ans de prison ferme l’année passée et la cour d’appel a entériné cette condamnation en juillet dernier. Il avait été poursuivi suite à son reportage sur des manifestations contre la corruption et le chômage qui se sont déroulées dans la ville minière de Gafsa en 2008. Tous ses co-accusés et participants présumés aux manifestations ont été relâchés.
La FIJ a aussi lancé un appel au nouveau gouvernement instauré en Tunisie pour demander que les forces de l’ordre assurent la protection des journalistes qui couvrent les événements dans la crise actuelle. Cet appel intervient suite à la mort de Lucas Mebrouk, un photographe franco-allemand qui est décédé dimanche après deux jours de coma. Il avait été blessé par un tir de gaz lacrymogène qui l’a atteint à la tête vendredi pendant les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre dans la capitale, Tunis, selon la presse.