"Le devoir des journalistes en tant que gardiens de la démocratie implique que les autorités prennent leurs responsabilités pour l'application des normes de liberté de la presse en tant que droit fondamental", a déclaré la FIJ.
(FIJ/IFEX) – Le 2 mai 2011 – La Fédération européenne des journalistes (FEJ), le groupe européen de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), marque la Journée mondiale de la liberté de la presse en mettant l’accent sur les menaces graves sur la liberté de la presse au coeur de l’Europe.
« L’Europe, et en particulier l’Union européenne, se doit de protéger et de faire respecter la liberté de la presse. Mais ce n’est pas ce que nous avons vu au cours de l’année qui vient de s’écouler », a déclaré le Président de la FEJ Arne König. « Malheureusement la Journée mondiale de la liberté de la presse est également cruellement nécessaire en Europe ».
La loi hongroise sur les médias impose un contrôle politique sur les journalistes en dépit des quelques changements demandés par la Commission européenne ; le Premier ministre italien est à la tête d’un empire médiatique et publicitaire qui affecte l’indépendance éditoriale des journalistes; en Roumanie les journalistes font face à une « stratégie de sécurité nationale » qui considère les journalistes comme une menace pour l’Etat ; en Bulgarie et dans d’autres pays des Balkans, les journalistes d’investigation sont menacés et parfois agressés physiquement ; la protection des sources est régulièrement mise à mal ; un nombre croissant de journalistes sont contraints de travailler avec des contrats freelance voire sans contrat du tout ; dans toute l’Europe les journalistes sont dans des situations de plus en plus précaires en raison de la combinaison des mesures d’austérité et de la déréglementation des relations de travail à long terme.
« La liberté de la presse n’est jamais totalement acquise », a déclaré M. König. « Le devoir des journalistes en tant que gardiens de la démocratie implique que les autorités nationales ou européennes prennent leurs responsabilités pour l’application des normes de liberté de la presse en tant que droit fondamental ».
La FEJ apporte également un soutien particulier aux journalistes de Biélorussie qui souffrent de la terrible répression contre les médias indépendants depuis les élections de décembre 2010 et aux journalistes en Turquie qui sont continuellement menacés de poursuites ou d’emprisonnement. Plus de 60 journalistes sont actuellement en prison en Turquie, rappelle la FEJ, et son affilié le Syndicat des journalistes turcs TGS est à la tête d’une coalition d’organisations pour leur libération et pour le respect de la primauté du droit.
Un débat spécial sur la liberté de la presse en Europe se tiendra lors de la prochaine Assemblée annuelle de la FEJ qui aura lieu cette année les 15-17 juin à Belgrade.
La FEJ rappelle également l’héritage des attaques terroristes du 11 septembre aux Etats-Unis ainsi qu’au Royaume-Uni et en Espagne, dont l’impact affecte encore la liberté de presse par des restrictions d’accès à l’information et des atteintes au droit de protection des sources. « En 2009, les pays membres du Conseil de l’Europe se sont engagés à examiner l’impact de leur législation anti-terrorisme sur la liberté de presse et nous demandons maintenant des résultats », déclare la FEJ.
En Europe et dans le monde, les organisations de journalistes mettent l’accent sur les problèmes qui affectent leur communauté, leur pays et leur région à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
Vous trouvez ici les informations sur les événements organisés par des journalistes et leur syndicat ce 3 mai : http://www.ifj.org/fr/pages/ifj-global-world-press-freedom-day-2011