(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières accueille avec satisfaction la décision du juge fédéral Robert Cleland, rendue le 21 avril 2009, favorable au journaliste du quotidien « Detroit Free Press », David Ashenfelter. La justice a reconnu à ce dernier le droit de ne pas révéler ses sources pour un article publié en 2004 et relatif aux irrégularités […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières accueille avec satisfaction la décision du juge fédéral Robert Cleland, rendue le 21 avril 2009, favorable au journaliste du quotidien « Detroit Free Press », David Ashenfelter. La justice a reconnu à ce dernier le droit de ne pas révéler ses sources pour un article publié en 2004 et relatif aux irrégularités attribuées à un procureur fédéral dans le cadre d’une procédure pour « terrorisme ». Le juge Cleland s’est rangé aux arguments du journaliste, pour qui révéler le nom de ses informateurs serait revenu à violer le cinquième amendement de la Constitution, qui accorde aux citoyens le droit de ne pas « s’auto-incriminer ».
« Cette décision constitue un soulagement et une bonne nouvelle pour la liberté de la presse aux États-Unis. Le juge a rappelé l’importance de la protection des sources dans des affaires d’intérêt public. En l’occurrence, le cinquième amendement a été davantage invoqué que le premier. Mais ce jugement souligne la nécessité d’une ‘loi-bouclier’ fédérale protégeant les journalistes et leurs informateurs », a déclaré Reporters sans frontières.
« C’est un bon jour pour David Ashenfelter. Il n’est cependant pas tiré d’affaire car l’ancien procureur, qui cherche à tout prix à obtenir le nom de ses sources, devrait contre-attaquer. Néanmoins, c’est un pas positif dans une affaire qui a connu des hauts et des bas », a confié à Reporters sans frontières l’avocat du journaliste, Herschel Fink.
S’appuyant sur des sources gouvernementales, David Ashenfelter avait fait état d’une enquête visant l’ancien procureur fédéral Richard Convertino, à l’initiative du premier procès pour « terrorisme » intenté après les attentats du 11 septembre 2001. Richard Convertino avait alors engagé une procédure contre le ministère fédéral de la Justice, puis poursuivi David Ashenfelter à partir de 2006 afin qu’il livre ses sources. Plaidant le premier amendement de la Constitution, le journaliste avait été débouté. C’est en se fondant sur le cinquième amendement qu’il a obtenu gain de cause. La défense de l’ancien procureur avait réclamé contre lui une amende de 5 000 $US par jour tant qu’il ne livrerait pas le nom de ses sources.
David Ashenfelter et la rédaction du « Detroit Free Press » ont reçu, le 20 avril 2009, le prix Pulitzer pour leur couverture d’un scandale mettant en cause l’ancien maire de Detroit, Kwame Kilkpatrick.