Faute de pouvoir ordonner légalement la fermeture du journal privé, le tribunal a prononcé cette décision qui revient concrètement au même résultat.
(RSF/IFEX) – Le tribunal de N’Djamena a ordonné, le 3 décembre 2009, l’exécution automatique de saisie de toutes les publications du journal « La Voix ».
« Nous condamnons cette décision infondée qui traduit une volonté réelle de faire fermer l’hebdomadaire. Les menaces du ministre de l’Intérieur ont malheureusement été mises à exécution », a déclaré Reporters sans frontières.
« C’est une décision politique et entachée d’irrégularités », s’insurge Maître Jean-Bernard Padaré, un des avocats du journal qui souhaite continuer la parution.
Faute de pouvoir ordonner légalement la fermeture de ce journal privé, le tribunal de première instance a prononcé cette décision qui revient concrètement au même résultat.
Le juge s’est fondé sur l’absence d’un directeur de publication pour motiver sa décision. Pourtant, « La Voix » en a un en la personne d’Innocent Ebodé, de nationalité camerounaise. Or, ce sont les autorités tchadiennes elles-mêmes qui l’ont expulsé du pays, le 14 octobre, sans raison légale. Selon les informations de RSF, ce dernier se dirigerait vers le Tchad afin de contester cette décision.