(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce vivement la décision de la 2ème chambre du tribunal correctionnel de Damas qui a rejeté, le 20 août 2008, la demande d’amnistie du journaliste et écrivain Michel Kilo. La loi prévoit pourtant la possibilité d’accorder une libération anticipée à tout détenu qui a purgé les trois quarts de sa […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce vivement la décision de la 2ème chambre du tribunal correctionnel de Damas qui a rejeté, le 20 août 2008, la demande d’amnistie du journaliste et écrivain Michel Kilo. La loi prévoit pourtant la possibilité d’accorder une libération anticipée à tout détenu qui a purgé les trois quarts de sa peine.
« La Cour s’entête à maintenir Michel Kilo en détention alors qu’il satisfait tous les critères pour une libération anticipée. Cette décision intervient quelques jours seulement après le rétablissement des relations diplomatiques de la Syrie avec le Liban. Il y a plus de deux ans, Michel Kilo avait justement été arrêté pour avoir prôné un assainissement des liens entre les deux voisins. L’arbitraire de sa condamnation est devenu encore plus flagrant », a déclaré l’organisation.
Selon ses avocats, Michel Kilo aurait dû bénéficier d’une mise en liberté anticipée. Il a déjà passé 830 jours en prison, soit plus des trois quarts de sa peine, et s’est bien comporté pendant sa détention. Les avocats du journaliste ont annoncé qu’ils déposeraient une nouvelle demande d’amnistie.
Figure emblématique de la lutte pour la démocratie en Syrie, Michel Kilo, 68 ans, a été arrêté le 14 mai 2006 après avoir signé la déclaration « Beyrouth-Damas, Damas-Beyrouth », un communiqué d’intellectuels syriens et libanais qui prônent un rapprochement entre les deux pays. Les autorités syriennes ont critiqué cette initiative et fait condamner les principaux signataires pour « affaiblissement du sentiment national », dont Michel Kilo, qui a écopé d’une peine de trois ans de prison, et l’avocat Anouar El-Bounni, qui purge actuellement une peine de cinq ans de prison.
Il y a plus de 16 ans, Reporters sans frontières mettait en place le « parrainage » des journalistes emprisonnés et appelait les médias internationaux à soutenir l’un d’entre eux. Plus de 200 rédactions dans le monde, des associations de journalistes, des clubs de la presse ou des institutions soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l’oubli.
Michel Kilo est ainsi soutenu par: Le Pèlerin (France), Club de la presse Méditerranée 06 (France), Varios Foros (Espagne), Asociacion de la Prensa de Almeria (Espagne), Ayuntamiento de Calafell (Espagne).
Signer la pétition pour demander la libération de Michel Kilo: http://www.rsf.org/article.php3?id_article=19757